On y va pour tout oublier et on oublie de vérifier la fraîcheur des plats et du sourire du personnel. Notre collaboratrice, née au Club Med et qui y a grandi, nous raconte les rouages de cette fabuleuse machine qui nous prend pour des quiches.

Je suis un « bébé Club Med ». Nous ne sommes pas si nombreux·ses à pouvoir arborer cette sorte d’appellation d’origine contrôlée. Il faut être né·e de parents GO (« gentils organisateurs », comme on dit) et avoir été élevé·e en plein cœur de ces mythiques clubs de vacances « all inclusive ». Avoir envie de sortir de ce périmètre doré pourrait paraître indécent… et pourtant. Mes dix-sept années au sein de ce milieu caricaturé à grands traits par Patrice Leconte dans la trilogie Les Bronzés me donnent une certaine légitimité pour décrire les backstages d’une habile mise en scène du bonheur. Les « dinosaures » (les plus anciens GO, ceux qui n’ont jamais décroché) vous le diront : les années 1970–80 étaient les années fastes. Les nuits blanches à répétition, les affectations dans des endroits paradisiaques, un tutoiement de base, de vraies amitiés. La convivialité tant recherchée aujourd’hui était naturelle, sincère et évidente. Un état d’esprit qui n’existe plus et que l’on tente de fabriquer à coups de réglementations et de marketing.
Le Club vous propose pléthore[…]