Les services de police et de gendarmerie ont enregistré en 2021, près de 72 000 plaintes pour des crimes ou délits sexuels commis hors du cadre familial . Soit une hausse de 24,1 % par rapport à 2020.
71 835. C’est le nombre de plaintes pour des crimes ou des délits sexuels, commis hors du cadre familial, enregistrées par les services de police et de gendarmerie en 2021. Un nombre en hausse de 24,1 % par rapport à 2020, selon les chiffres de l’étude du service statistique du ministère de l’Intérieur, dévoilés ce mercredi 30 novembre. Après une stagnation entre 2019 (58 419) et 2020 (57 884), année marquée par la crise sanitaire, le nombre de plaintes reprend sa très forte progression entamée en 2017. En cinq ans, le nombre de victimes enregistrées par les forces de sécurité a ainsi augmenté de 77 %, pointe le ministère.
Les faits dénoncés sont pour une large majorité (73 %) des violences sexuelles physiques (viol ou tentative de viol, agression ou atteinte sexuelle). Autre point important de l’étude : les victimes déclarées sont à 86 % des femmes et, pour plus de la moitié (55 %), des mineur·es. Les personnes mises en cause, 48 300 individus, sont en revanche à 96 % des hommes. Le plus souvent majeurs (73 %).
Les violences sexuelles physiques se déroulent davantage dans des habitations
Concernant les lieux où sont commises ces infractions, cela dépend de leur nature et de l’âge des victimes. Les violences sexuelles physiques se déroulent la plupart du temps dans des habitations individuelles (61 % des viols ou tentatives de viol) tandis que les mineur·es sont plus souvent la cible d’infractions sur Internet ou sur les réseaux sociaux (7 % des victimes mineures contre 2 % pour les majeures).
Peut-on voir des différences selon le territoire ? Le rapport de la place Beauvau pointe que les femmes de 15 à 64 ans sont plus souvent victimes dans les communes de grande taille, alors que c’est l’inverse pour les mineur·es de moins de quinze ans. Le nombre de victimes par habitant est très homogène entre les différents départements, à l’exception de Paris, qui enregistre un nombre de victimes par habitant de 15 à 64 ans très supérieur à tous les autres.
Ces chiffres doivent être contextualisés avec la faible propension des victimes à signaler aux forces de l'ordre les faits qu'elles ont subis. « Moins de 10 % des victimes de violences sexuelles commises hors du cadre familial portent plainte », souligne le service statistique du ministère de l’Intérieur. L'étude note aussi que cette augmentation s'inscrit « dans le contexte de libération de la parole impulsée par le mouvement #MeToo à compter de 2017/2018 ». Selon l’étude, les plaintes enregistrées pour violences sexuelles hors cadre familial portent de plus en plus fréquemment sur des faits anciens.