Pour la deuxième fois en moins d’un mois, une pétition publiée sur le site de l’Assemblée nationale demande la dissolution de la Brav‑M, cette unité de police motorisée accusée de violences policières lors des dernières manifestations.
La deuxième aura-t-elle plus de chance d’aboutir à un débat que la première ? Une semaine après le classement de la pétition lancée fin mars par un citoyen et visant à demander la dissolution de la Brav‑M, une nouvelle pétition citoyenne demande le démantèlement de l’unité de police motorisée, accusée de multiples violences policières lors des dernières manifestations contre la réforme des retraites. « La répression policière qui s’abat sur notre pays doit conduire à remettre à l’ordre du jour l’impératif démantèlement de la BRAV‑M », commence le texte déposé par un certain Félix Gravet, vendredi 14 avril, sur la plateforme des pétitions de l’Assemblée nationale.
La pétition qui met en avant les « témoignages d’exactions violentes et brutales commises par ces brigades motorisées à l’encontre des manifestants » a été lancée au lendemain de la publication d’un rapport accablant sur les actions de la Brav‑M par l’Observatoire parisien des libertés publiques. Ce dernier accuse la brigade, créée en 2019 par le préfet de police de Paris, Didier Lallement, à la suite de la 18ème journée de mobilisation des Gilets jaunes, de pratiques « intimidantes » et « violentes », susceptibles de « mettre en danger les personnes ».
« L'un des symboles de la violence policière »
Pour l’auteur de la pétition publiée vendredi, la Brav‑M « est devenue l’un des symboles de la violence policière ». Félix Gravet évoque ainsi « le souvenir des voltigeurs », cette unité de policier·ières à moto créée dans la foulée de mai 68 et dissoute en 1986 à la suite de la mort de Malik Oussekine, tué sous les coups de matraque de trois d’entre eux·elles, en marge de contestations étudiantes.
La pétition a reçu, pour l’heure, 5 115 signatures. La date limite de recueil des signatures est fixée au 15 juin 2027. Selon le règlement intérieur du Parlement, elle pourra être débattue dans l’hémicycle du Palais Bourbon si elle dépasse les 500.000 signataires issu·es de trente départements au moins. La pétition sera, dans tous les cas, attribuée à la commission compétente sur le sujet et un·e député·e rapporteur·euse sera désigné·e. Son rôle sera de proposer un examen du texte au cours d’un débat faisant l’objet d’un rapport parlementaire ou alors de classer la pétition.
L’enjeu est de taille : malgré plus de 260.000 signatures (un record depuis l'ouverture de la plateforme en 2020), la précédente pétition a été classée, début avril, par la commission des lois de l’Assemblée, confiée au député Renaissance de la Gironde, Éric Poulliat. Favorable au classement du texte, ce dernier mettait notamment en cause sa rédaction. Il avait ainsi condamné une « politisation » du texte, pointant particulièrement la formule « stoppons le massacre » utilisée à la fin. Une formule finale qui existe aussi sur celle déposée vendredi par Félix Gravet.