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Violences poli­cières : la péti­tion deman­dant la dis­so­lu­tion de la BRAV‑M a atteint plus de 140.000 signa­tures en cinq jours

Lancée la semaine der­nière sur le site de l’Assemblée natio­nale, la péti­tion visant à dis­soudre la bri­gade moto­ri­sée a atteint, ce mar­di après-​midi, les 140.000 signa­tures. Elle pour­ra être débat­tue dans l’hémicycle si elle dépasse les 500.000 signa­taires issu·es de trente dépar­te­ments au moins.

Dissoudre la BRAV‑M, cette uni­té de police au cœur des cri­tiques sur la répres­sion poli­cière dans les mani­fes­ta­tions contre la réforme des retraites, est l’objectif d’une péti­tion lan­cée le 23 mars der­nier sur la pla­te­forme en ligne « péti­tions » de l’Assemblée natio­nale. En sept jours, elle a déjà reçu plus de 140 000 signa­tures. C’est d’ailleurs la péti­tion qui en a atteint le plus depuis l’ouverture de la pla­te­forme en 2020 qui per­met d’adresser des péti­tions à l’Assemblée mais aus­si d’en signer. 

Pourquoi cibler la BRAV‑M ? 

« La répres­sion poli­cière qui s’abat sur notre pays doit conduire à remettre l’ordre du jour l’impératif déman­tè­le­ment de la BRAV‑M », com­mence le texte dépo­sé par Yann Milléroux. La BRAV‑M, pour Brigades de répres­sion de l’action vio­lente moto­ri­sées. Elles sont sou­vent pré­sen­tées comme les suc­ces­seuses des « vol­ti­geurs », une uni­té de policier·ières à moto créée dans la fou­lée de mai 68 et dis­soute en 1986 à la suite de la mort de Malik Oussekine, tué sous les coups de matraque de trois d’entre eux·elles, en marge de contes­ta­tions étudiantes.

Les membres de la BRAV‑M, déployée pour la pre­mière fois après la 18e jour­née de mobi­li­sa­tion des Gilets jaunes, en 2019, par le pré­fet de police de Paris de l’époque, Didier Lallement, opèrent à moto et sont chargé·es d’intervenir au cours de mani­fes­ta­tions comme c’est le cas actuel­le­ment contre la réforme des retraites. Ils·elles sont régu­liè­re­ment pointé·es du doigt pour leurs exac­tions vio­lentes. « La bri­gade est deve­nue l’un des sym­boles de la vio­lence poli­cière », pour­suit la péti­tion. Réclamée par plu­sieurs député·es de la France insou­mise (LFI), la sup­pres­sion de la BRAV‑M n’est cepen­dant « pas à l’ordre du jour », a décla­ré same­di le pré­fet de police, Laurent Nuñez, rap­porte Le Parisien

De mul­tiples témoignages 

Les témoi­gnages dénon­çant des vio­lences poli­cières dans laquelle la BRAV‑M est impli­quée se mul­ti­plient depuis une dizaine de jours. Dans une vidéo, fil­mée le 18 mars dans le 13e arron­dis­se­ment de Paris, par le média indé­pen­dant La Luciole, on peut voir un groupe de policier·ières casqué·es frap­per une per­sonne. « Ils sont à 10 sur une femme », com­mente un homme qui assiste à la scène. Il y a aus­si cet audio de 23 minutes authen­ti­fié par Le Monde, cap­té à l’insu des policier·ières par un groupe de jeunes inter­pel­lé le 20 mars en marge d’une mani­fes­ta­tion. D’après le jour­nal, on y entend plu­sieurs policier·ières de la bri­gade moto­ri­sée s’en prendre ver­ba­le­ment et phy­si­que­ment à plu­sieurs d’entre eux·elles. L’un d’eux·elles a d'ailleurs por­té plainte pour « agres­sion sexuelle » et « menace de com­mettre le crime de viol » contre un poli­cier, rap­porte France Info. Cet audio, comme d’autres vidéos et témoi­gnages ont don­né lieu à l’ouverture d’enquêtes confiées à l’IGPN, la police des polices. 

Lire aus­si I Nantes : quatre étu­diantes portent plainte contre des poli­ciers pour attouchements

L’enjeu de la péti­tion lan­cée sur le site de l'Assemblée natio­nale est cru­cial. Selon le règle­ment inté­rieur du Parlement, elle pour­ra être débat­tue dans l’hémicycle du Palais Bourbon si elle dépasse les 500.000 signa­taires issu·es de trente dépar­te­ments au moins. La péti­tion sera, dans tous les cas, attri­buée à la com­mis­sion com­pé­tente sur le sujet et un·e député·e rapporteur·euse sera désigné·e. Son rôle sera de pro­po­ser un exa­men du texte au cours d’un débat fai­sant l’objet d’un rap­port par­le­men­taire ou alors de clas­ser la péti­tion. La date limite du recueil des signa­tures est fixé au 15 juin 2027. 

De son côté, la Commission natio­nale consul­ta­tive des droits de l’homme (CNCDH) a aler­té, dans un rap­port publié jeu­di 23 mars, sur la hausse des arres­ta­tions et gardes à vue per­pé­tuées de façon « som­maire et arbi­traire » en France depuis l'usage du 49.3 le 16 mars der­nier. La Commission pré­cise avoir infor­mé les méca­nismes de sur­veillance des Nations Unies et du Conseil de l’Europe de l'augmentation de ces vio­lences poli­cières. Le len­de­main, la Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Dunja Mijatovic, appe­lait la France à res­pec­ter le droit de mani­fes­ter, indique France Info. « Les actes de vio­lence spo­ra­diques de cer­tains mani­fes­tants (…) ne sau­raient jus­ti­fier l'usage exces­sif de la force par les agents de l'Etat », a‑t-​elle décla­ré dans un communiqué. 


Un col­lec­tif dénonce des gardes à vue abusives 

Des dizaines de manifestant·es se sont rassemblé·es sous le col­lec­tif « Stop GAV » pour dénon­cer des arres­ta­tions arbi­traires (notam­ment par la BRAV‑M) et des gardes à vue abu­sives, en marge des mani­fes­ta­tions contre la réforme des retraites. Le pre­mier ras­sem­ble­ment du col­lec­tif a réuni une cin­quan­taine de per­sonnes dimanche devant l’hôtel de ville de Paris, rap­porte Libération. Selon le jour­nal, deux député·es de la France insou­mise étaient éga­le­ment présent·es. 

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