Margaux Pinot, championne olympique de judo, accuse Alain Schmitt de violences conjugales. Jugé en comparution immédiate, celui qui est son compagnon mais aussi son entraîneur a été relaxé. Le parquet a fait appel de la décision.
« Ce n'était pas un combat de judo, c'était des coups de poing. » Mardi 30 novembre au tribunal correctionnel de Bobigny, la judokate Margaux Pinot a témoigné des violences conjugales dont elle aurait été victime dans la nuit de samedi à dimanche dernier à son domicile du Blanc-Mesnil (93), de la part de son conjoint et entraîneur Alain Schmitt. Ce dernier, qui affichait un œil au beurre noir à la barre, a nié les faits, expliquant s'être « chiffonné » avec Margaux Pinot dans une « tornade » qui aurait été initiée par la jeune femme.
Pourtant, d'après le témoignage de la voisine de Margaux Pinot, c'est bien cette dernière qu'elle a secouru après avoir entendu ses appels à l'aide. Après l'avoir mise à l'abri dans son appartement, cette voisine a appelé la police qui a appréhendé Alain Schmitt.
A la barre comme sur Twitter, Margaux Pinot a détaillé avoir été « insultée, rouée de coups de poings » et même, avoir été « étranglée » par l'ex-judoka de 38 ans. Et de préciser, dans un constat glaçant : « C'est probablement le judo qui m'a sauvé. Et mes pensées sont aussi pour celles qui ne peuvent pas en dire autant. »
Relaxé pour cause d'insuffisance de « preuves de culpabilité », l'entraîneur a donné une conférence de presse le lendemain dans laquelle il a continué à clamer son innocence et regrettant les « calomnies » des réseaux sociaux. La fédération israélienne de judo qui devait l'accueillir en son sein dès le lendemain du procès a, de son côté, annoncé avoir coupé tout contact avec Alain Schmitt.
De nombreux·euses personnalités du judo (Clarisse Agbegnenou, Teddy Riner), la fédération française de judo (dont le président, Stéphane Nomis, présent à l'audience s'est dit « abasourdi » par la décision de la justice) et la ministre des sports Roxana Maracineanu ont apporté leur soutien à la médaillée de bronze aux Jeux olympiques de Tokyo.
Sur Twitter, la judokate a également questionné : « Que vaut leur défense calomnieuse face à mes blessures et le sang jonchant le sol de mon appartement ? Que manquait-il ? La mort au bout, peut-être ? » Le parquet semble être du même avis puisqu'il a annoncé faire appel de la décision du tribunal correctionnel de Bobigny.