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Statue de la déesse de la Justice (Piqsels)

Erreur judi­ciaire : près de 20 ans après sa condam­na­tion pour « viol », vers un acquit­te­ment de Farid El Haïry

Farid El Haïry, 41 ans, pas­sait ce jeu­di devant la cour de révi­sion, près de 20 ans après sa condam­na­tion pour « viol » et « agres­sions sexuelles » à Douai en 2003. Son accu­sa­trice a recon­nu, dans un cour­rier, « avoir men­ti » et affir­mé qu'elle était la vic­time « d'incestes répé­tés » de son grand frère. 

La cour de révi­sion exa­mi­nait ce jeu­di la demande réha­bi­li­ta­tion de Farid El Haïry, aujourd'hui âgé de 41 ans, après sa condam­na­tion en 2003 par la cour d'assises des mineurs de Douai pour « viol » et « agres­sions sexuelles », rap­portent Le Monde et Franceinfo. En 1998, Julie D., 15 ans, avait accu­sé l'adolescent de 17 ans de ces faits. Près de 20 ans plus tard, elle a avoué, dans une lettre envoyée au pro­cu­reur de la République de Douai, en 2017, « avoir men­ti ». Dans ce cour­rier, elle assure que c'est son grand frère qui l'a vio­lée dans son enfance.

« Après un long tra­vail sur moi-​même en psy­cho­thé­ra­pie, je vous envoie ce cour­rier pour vous infor­mer de ma res­pon­sa­bi­li­té dans les faits sui­vants. Lors d’un pro­cès qui a eu lieu à la cour d’assises de Douai, en 2003, je vous confesse avoir men­ti. Monsieur Farid E. n’est cou­pable de rien et n’a jamais com­mis d’actes d’agression sexuelle ou de viol sur ma per­sonne. Je sou­haite aujourd’hui réta­blir la véri­té. Je suis consciente de la gra­vi­té de mes actes et me suis enfer­mée dans un puis­sant déni durant toutes ces années. Je demande par­don, autant à la cour qu’à Monsieur E. , sa famille et ses proches, pour ces fausses accu­sa­tions », écrit-​elle dans cette lettre que Le Monde s'est procurée. 

Des « dysfonctionnements »

Julie D. affirme alors avoir été vic­time « d'incestes répé­tés » de la part de son grand frère, entre ses 8 et 12 ans. « Je n’ai pas réus­si à réta­blir la véri­té auprès de mes parents, les gen­darmes et la jus­tice à l’époque, étant enfer­mée dans mon propre men­songe et coin­cée dans l’emprise du secret fami­lial », poursuit-​elle. À sa lettre, la jeune femme, aujourd'hui âgée de 34 ans, a joint sa plainte pour viol contre son frère. Rien ne se pas­sant, elle a été obli­gée d'écrire à nou­veau en novembre 2018 à la jus­tice, avant d'être convo­quée en 2019 au commissariat.

Farid El Haïry a tou­jours nié les faits. Selon son avo­cat Franck Berton et l'avocate de l'accusatrice Anne-​Sophie Wagnon-​Horiot, il y a eu des « dys­fonc­tion­ne­ments » dans toute la chaîne judi­ciaire. Selon la défense du qua­dra­gé­naire, ce der­nier avait per­du l'espoir d'être inno­cen­té : « Il n'a eu de cesse pen­dant les pre­mières années, pen­dant l'enquête, pen­dant l'instruction, pen­dant son pro­cès, bien après, de dire : "Je suis inno­cent". Mais il ne pou­vait plus ima­gi­ner qu'un jour on pour­rait reve­nir sur cette inno­cence et sur­tout la consa­crer. Il ne l'a appris fina­le­ment qu'à l'été 2022, quand on lui a dit qu'elle était reve­nue sur ses accu­sa­tions. » En France, au moins qua­torze jus­ti­ciables ont été réha­bi­li­tés sous la VRépublique. Farid El Haïry pour­rait être le quin­zième. La déci­sion sera ren­due jeu­di pro­chain, à 9 heures. 

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