3 questions à Franck Barbier, responsable santé pour Aides, association française de lutte contre le VIH et les hépatites virales.
![Variole du singe : le point sur la campagne de vaccination avec Franck Barbier, responsable santé pour Aides 1 man in pink t-shirt and blue denim jeans](https://www.causette.fr/wp-content/uploads/2022/09/c-y299a-fda-691x1024.jpg)
Causette : Où en est-on dans la vaccination contre la variole du singe ? Franck Barbier : On voulait que toutes les populations vulnérables puissent être vaccinées avant la fin de l’été. Ce sera plutôt en décembre. Aujourd’hui, 70 000 per- sonnes sont vaccinées. On est loin des 250 000 hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) multipartenaires. Et il faudrait y ajouter les travailleurs et travailleuses du sexe (TDS) trans. Maintenant, on plaide pour simplifier la prise de la deuxième dose, à vingt-huit jours, car les centres se plaignent de rappeler les gens un par un.
Les actions du gouvernement ont-elles été satisfaisantes ?
F. B. : Cet été, les points de vaccination et la livraison des doses ont été étendus. C’est ce qu’on demandait. Aides avait réclamé l’ouverture de points de vaccination dans les pharmacies. L’État a autorisé cinq pharmacies à le faire début août et trente de plus à la rentrée. Depuis trois mois, nous avons des échanges hebdomadaires avec le gouvernement. Les recommandations ont été rapides. Et des recherches ont été lancées. Mais c’est plus contrasté à échelle régionale, où la rapidité des mesures varie.
Quelles sont vos demandes aujourd’hui ?
F. B. : Nous plaidons pour que la vaccination ne soit pas accessible qu’aux seuls HSH des grandes villes, mais aussi à des publics plus vulnérables. Aux TDS vivant dans la clandestinité, en faisant des opérations en bus au bois de Boulogne, sur les sites d’escort… L’État avait fait sauter la carence de trois jours en cas d’arrêt maladie pour le Covid. Pour des TDS précaires, s’arrêter quelques jours, c’est ne plus avoir à manger. Il faut donc y réfléchir. On pourrait aussi vacciner les acteurs de la prévention, mais on n’observe pas de contamination chez les soignants.