Saint Jean de Luz Port Eglise
Saint-Jean-de-Luz. © Harrieta171

Une enquête pour assas­si­nat ouverte après la mort de la pro­fes­seure poi­gnar­dée par un élève à Saint-Jean-de-Luz

Mise à jour du 23/​02/​2023 15h45 : Lors d'une confé­rence de presse, le pro­cu­reur de Bayonne a annon­cé l'ouverture d'une infor­ma­tion judi­ciaire pour « meurtre avec pré­mé­di­ta­tion » ain­si que « le pla­ce­ment en déten­tion » du jeune sus­pect. L'examen psy­chia­trique mené sur l'élève a « révé­lé des traits de per­son­na­li­té anxieuse, une forme d'anxiété réac­tion­nelle pou­vant per­tur­ber son dis­cer­ne­ment » a expli­qué le pro­cu­reur ajou­tant que l'expert man­da­té n'a cepen­dant retrou­vé « aucune mala­die men­tale de type schi­zo­phré­nie, mélan­co­lie ou retard men­tal ». Le sus­pect est« acces­sible à une res­pon­sa­bi­li­té pénale » sous réserve des exper­tises com­plé­men­taires appro­fon­dies qui seront pra­ti­quées a affir­mé le procureur. 

Une enquête pour assas­si­nat a été ouverte après la mort d'Agnès Lassalle, l'enseignante de 53 ans mor­tel­le­ment poi­gnar­dée lors d’un cours par un de ses élèves, mer­cre­di 22 février dans son lycée de Saint-​Jean-​de-​Luz (Pyrénées-​Atlantiques). 

À Saint-​Jean-​de-​Luz, l’enquête se pour­suit pour déter­mi­ner les rai­sons qui ont pous­sé un ado de 16 ans à pas­ser à l'acte. L’élève sco­la­ri­sé en classe de seconde au lycée pri­vé Saint-Thomas‑d’Aquin, qui a don­né un coup de cou­teau mor­tel hier matin à sa pro­fes­seure d’espagnol, est tou­jours en garde à vue ce jeu­di 23 février dans les locaux de la police de Bayonne (Pyrénées-​Atlantiques).

Le pro­cu­reur de Bayonne, Jérôme Bourrier, a annon­cé hier après-​midi devant la presse l’ouverture d’une enquête pour assas­si­nat, rap­porte Le Monde. Ce qui signi­fie que les enquêteur·trices retiennent la pos­si­bi­li­té d’un geste pré­mé­di­té. À ce stade de l’enquête, le motif ter­ro­riste n’a pas été rete­nu par les enquêteur·trices qui pri­vi­lé­gient d’éventuels troubles psy­chia­triques de l’auteur. Des anti­dé­pres­seurs ont par ailleurs été retrou­vés à son domi­cile, a annon­cé fran­cein­fo ce jeu­di matin. 

Propos inco­hé­rents

D’après une source poli­cière jointe par Le Monde, le jeune homme incon­nu des ser­vices de police aurait tenu des pro­pos inco­hé­rents après avoir don­né un coup de cou­teau à sa pro­fes­seure. Il aurait notam­ment par­lé de « pos­ses­sion » et a ensuite assu­ré aux enquêteur·trices avoir « enten­du des voix » lui inti­mant l’ordre de tuer son ensei­gnante. Selon fran­cein­fo, lors de son audi­tion par la police judi­ciaire de Bayonne, le lycéen a décla­ré être « en conflit inté­rieur avec un être mal­fai­sant ». Une exper­tise psy­cho­lo­gique dili­gen­tée par l'instruction devrait très pro­chai­ne­ment per­mettre d’établir avec pré­ci­sion l’état men­tal de l'adolescent.

Mercredi matin aux alen­tours de 10 heures, le jeune homme sort un cou­teau à grande lame de son sac en plein cours d’espagnol. Selon Le Parisien, l’élève se dirige vers Agnès Lassalle, sa pro­fes­seure, après avoir blo­qué la porte de la classe. Il lui assène alors un coup de cou­teau au tho­rax sous les yeux de ses cama­rades. « Tout s’est pas­sé très vite, il n’y a pas eu tant de cris, l’un de nous a ouvert la porte qui don­nait sur une autre classe et on a cou­ru », a racon­té une élève au Parisien. L’assaillant se serait ensuite réfu­gié dans une salle de classe voi­sine avant d’être désar­mé par un pro­fes­seur, qui par­vient à le convaincre de lâcher son cou­teau. Malgré l’intervention rapide des secours, Agnès Lassalle, 53 ans, suc­combe à sa bles­sure, peu après 11 heures. 

Les témoins, élèves comme professeur·es, sont depuis pris en charge par une cel­lule psy­cho­lo­gique au sein de l’établissement, où « rien ne lais­sait pen­ser à la sur­ve­nue d’un drame aus­si épou­van­table », a décla­ré hier le ministre de l’Éducation, Pap Ndiaye, qui s’est ren­du à Saint-​Jean-​de-​Luz quelques heures après les faits. Plusieurs élèves ont assu­ré dans la presse qu'il n'y avait jamais eu de pro­blème entre l'auteur des faits et la pro­fes­seure. D'après les pre­miers élé­ments de l'enquête révé­lés par fran­cein­fo ce jeu­di matin, l'élève en ques­tion avait des bonnes notes dans toutes les matières, sauf en espagnol. 

Minute de silence 

En hom­mage à Agnès Lassalle, appré­ciée de ses élèves et de la com­mu­nau­té édu­ca­tive de son lycée, une minute de silence sera orga­ni­sée ce jeu­di à 15 h dans tous les éta­blis­se­ments sco­laires qui ne sont pas en vacances. Enseignante dans l’établissement depuis 1997, Agnès Lassalle était très impli­quée auprès de ses élèves. « C’était une per­sonne mer­veilleuse, comme on en fait peu, qui était aimée de tous, qui n'était pas dans le conflit et qui pas­sait au moins 80–90 % de son temps à faire son tra­vail pour son école, même pen­dant les vacances », a ain­si témoi­gné son com­pa­gnon sur BFM-​TV, hier soir.

D’après Le Monde, le pro­cu­reur de Bayonne a quant à lui pré­vu de don­ner une confé­rence de presse, ce jeu­di après-​midi, pour faire le point sur l’avancée de l’enquête confiée à la police judi­ciaire de Bayonne. 

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