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Une cagnotte pour finan­cer le nou­vel album de Bertrand Cantat récolte plus de 120 000 euros en une journée

Le chan­teur Bertrand Cantat a lan­cé, mer­cre­di, avec son groupe Detroit, une cagnotte pour finan­cer la sor­tie de leur der­nier album. En moins d’une jour­née, cette cam­pagne a amas­sé près de 120 000 euros de donations.

Condamné en 2003 à huit de pri­son pour le fémi­ni­cide de sa com­pagne, l’actrice Marie Trintignant, libé­ré en 2007, l’ancien chan­teur de Noir Désir est depuis bien obli­gé de s’en remettre au finan­ce­ment par­ti­ci­pa­tif pour pro­duire sa musique, pri­vé, le pauvre, de dis­tri­bu­teur et de mai­son de disques. Qu’on se ras­sure, Bertrand Cantat peut néan­moins comp­ter sur le sou­tien sans failles de ses admirateur·rices, qui ont réuni en moins d’une jour­née – la cagnotte a été lan­cée mer­cre­di midi – près de 120 000 euros pour per­mettre au troi­sième opus de Détroit de voir le jour.

Lire aus­si I Marie Trintignant : 20 ans après, com­ment son meurtre a mar­qué “un tour­nant dans la prise de conscience des vio­lences intrafamiliales”

C’est sur la pla­te­forme de finan­ce­ment par­ti­ci­pa­tif Ulule* que le groupe a dévoi­lé ce nou­veau pro­jet, annon­cé en février 2023, près de vingt après la mort de Marie Trintignant. “Le finan­ce­ment par­ti­ci­pa­tif nous a paru comme une évi­dence et le che­min le plus direct pour don­ner à écou­ter notre musique en toute liber­té”, écrit le trio, com­po­sé de Bertrand Cantat, Pascal Humbert et Jérémie Garat, dans sa campagne. 

L’objectif ini­tial de 60 000 euros a donc été rapi­de­ment dépas­sé, attei­gnant à ce jour près du double de la somme espé­rée. Ce troi­sième album “par­ta­ge­ra la même ADN que celle de ses pré­dé­ces­seurs […], mais il convoi­te­ra éga­le­ment de nou­veaux espaces qui pour l’heure res­tent à appri­voi­ser. On retrou­ve­ra bien sûr les textes et la voix de Bertrand, une eau tou­jours nou­velle issue de la source de tou­jours !” ajoute en toute humi­li­té le groupe.

En 2024, après #MeToo, la prise de conscience gran­dis­sante du carac­tère sys­té­mique des fémi­ni­cides, mais aus­si de nom­breuses polé­miques liées à l’actualité du chan­teur, l’heure en est tou­jours à sépa­rer l’homme de l’artiste donc. Encore une vic­time de la can­cel culture. 

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* Sur Instagram, la pla­te­forme Ulule a indi­qué n'avoir pas eu connais­sance avant la publi­ca­tion de cette cam­pagne que Bertrand Cantat figu­rait par­mi les membres de Détroit. Dans l'incapacité de sup­pri­mer une cagnotte déjà lan­cée, l'entreprise ajoute ne pas sou­hai­ter "asso­cier Ulule à ce que repré­sente Bertrand Cantat pour les vic­times de vio­lences conju­gales" et annonce qu'elle rever­se­ra l'intégralité de sa com­mis­sion "à une asso­cia­tion d'aide aux femmes vic­times de vio­lences conju­gales".

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