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Un homme aux assises pour viols après s'être ins­pi­ré de “Cinquante Nuances de Grey”

Le pré­ve­nu de 31 ans, fan de la saga éro­tique Cinquante Nuances de Grey, est jugé depuis lun­di aux assises des Vosges pour des faits de viol.

Le tren­te­naire, très por­té sur le sexe, est accu­sé d’avoir, entre jan­vier 2015 et avril 2019, été l’auteur de viols sur deux femmes et de “vio­lence aggra­vée et agres­sion sexuelle aggra­vée” envers une ex-​conjointe. Il est jugé depuis lun­di aux assises des Vosges. Admirateur des romans Cinquante Nuances de Grey, por­tant sur le “bon­dage, domi­na­tion, sou­mis­sion, sado­ma­so­chisme” (BDSM), il affirme imi­ter cette œuvre écrite par la roman­cière bri­tan­nique E. L. James, adap­tée en trois films sor­tis entre 2015 et 2018. 

“Des plai­gnantes, au départ, consentantes”

Les faits auraient été com­mis à Golbey, près d’Épinal, le plus sou­vent à son domi­cile. Dans Cinquante Nuances de Grey, le héros du roman, Christian Grey, ini­tie sa par­te­naire à des rela­tions sexuelles où se mêlent jeux de domi­na­tion et sou­mis­sion. “C’est bien la par­ti­cu­la­ri­té de cette affaire : toutes les plai­gnantes, au départ, étaient consen­tantes”, pointe Stéphane Giuranna, avo­cat de l’accusé. Durant cette période, ce der­nier couche avec plu­sieurs dizaines de femmes qu’il ren­contre sur des appli­ca­tions en ligne. Les rap­ports sont tou­jours à la limite de la vio­lence et très sou­vent fil­més, comme en attestent les 2 182 vidéos et 40 000 mes­sages retrou­vés dans son télé­phone et exploi­tés par la police.

Narcissique et pervers

Le 9 avril 2019, l’une de ses par­te­naires dépose plainte pour viol. Mais pour l’accusé, il s’agissait d’un “jeu”, où il était “le domi­nant et elle la sou­mise, qui devait obéir”, a‑t-​il expli­qué au juge d’instruction. L’enquête sou­ligne que quarante-​trois femmes ont été audi­tion­nées afin de cer­ner la per­son­na­li­té de l’accusé : “Si sept ont dénon­cé des faits pou­vant rele­ver d’un viol et trois se sont consti­tuées par­ties civiles, toutes [le] décrivent una­ni­me­ment comme un har­ce­leur, un mani­pu­la­teur, un men­teur et un séduc­teur, sol­li­ci­tant de nom­breuses rela­tions sexuelles avec un rap­port dominant-​dominé et de manière insis­tante.” Pour les expert·es psy­chia­triques et psy­cho­logues, l’homme pos­sède “une per­son­na­li­té orga­ni­sée autour d’un noyau nar­cis­sique témoi­gnant d’une haute estime de soi”, uti­li­sant “l’autre comme un simple objet de satis­fac­tion de ses pul­sions sexuelles et de sa per­ver­si­té”.

L’accusé sou­tient, quant à lui, qu’il s’agissait de rela­tions consen­ties sur fond de pra­tiques sado­ma­so­chistes. À l’ouverture des débats, son avo­cat estime que “ce pro­cès pose de vraies ques­tions : à quel moment une femme consen­tante ne l’est plus ? Lui, en a‑t-​il la per­cep­tion ? Dans des rap­ports de domi­na­tion où le ‘non’ fait par­tie du jeu, com­ment fait-​on pour l’appréhender jus­te­ment ?” L’audience, qui se tient à huis clos, doit durer jusqu’au 19 avril.

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