Dans une interview au Parisien, la comédienne française est notamment revenue sur le féminicide de Chahinez Daoud, où des manquements et des défaillances dans le suivi judiciaire ont été mis au jour.
« La justice et la police ne font pas bon ménage. » Dans une interview donnée jeudi au Parisien, l'humoriste Muriel Robin a été interrogée sur le bilan du gouvernement concernant les violences faites aux femmes. Engagée de longue date sur ces sujets, elle reconnaît que des choses ont été faites, mais qu'il y a « tant à faire encore ».
L'actrice souligne que si les choses évoluent, « ça ne va jamais assez vite parce ça continue. » Elle a notamment abordé les « grosses erreurs qui sont faites », prenant comme exemple le féminicide de Chahinez Daoud, en mai dernier, à Mérignac. « Ce qui s'est passé à Mérignac, c'est inadmissible », a‑t-elle affirmé.
De multiples manquements et défaillances dans le suivi judiciaire ont été mis au jour. Mises bout à bout, elles ont contribué à ne pas empêcher l’ex-conjoint de brûler vive la jeune femme. Six policièr·es sont, par ailleurs, passé·es devant deux conseils de disciplines à Bordeaux et à Paris, où des sanctions disciplinaires légères ont été proposées.
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« C'est désolant, humiliant »
Muriel Robin a également affirmé que le sujet des violences faites aux femmes n'est « pas du tout une priorité » pour les candidat·es à l'élection présidentielle de 2022. « C’est désolant, humiliant, a‑t-elle poursuivi. Les associations font un travail magnifique. Il faut sortir plus d’argent. Je ne comprends pas pourquoi ils ne le font pas. […] Il faut de l’argent pour les hébergements, pour les femmes et leurs enfants. »
« Mettez ce dossier sur le dessus de la pile », a lancé la comédienne aux candidat·es, avant de préciser : « Celui ou celle qui réglera ça sera applaudi par tous les Français, toutes les Françaises. Il ne faut pas remettre les choses au lendemain, il faut les faire vite parce que des femmes meurent. Ce sont des assassinats. C’est inacceptable. »
« Ils ont les moyens. Pourquoi il faut que ça prenne des années ? Et pendant ce temps-là, des femmes meurent ? Non, moi je ne peux pas. Ce sont mes sœurs. Il ne faut surtout pas les lâcher », a‑t-elle conclu avec force.