L’Inter-LGBT a annoncé dimanche dernier que la Pride de juin 2023 se déroulera sans les chars pour des raisons écologiques et sécuritaires.
Finis les chars polluants qui déambulent dans les rues parisiennes. Dimanche 16 avril, dans un message publié sur Facebook, l’inter-LGBT, qui organise chaque année la marche des fiertés à Paris, a annoncé que la Pride de cette année, prévue pour le 24 juin, se déroulera sans eux. L'organisation a évoqué notamment des raisons « d’éco-responsabilité » et d' « horizontalité partagée » dans la lutte LGBTQ+. Ces annonces s'inscrivent dans une volonté de « transformation » de ce rendez-vous annuel, qui prend désormais en considération « les enjeux de société ».
Au-delà des enjeux écologiques, la sécurité de la Pride a également été évoqué dans le message de l'organisation pour justifier l'interdiction des chars. « La participation […] étant de plus en plus massive, l’Inter-LGBT et ses bénévoles doivent vous garantir tous les moyens possibles pour assurer votre sécurité. Les véhicules motorisés, en plus de mobiliser un nombre trop conséquent de bénévoles, posent un nombre considérable de problèmes de sécurité et ne permettent plus de garantir convenablement la fluidité du cortège et la sécurité du public », ont précisé les organisateur·rices.
Une décision qui fait notamment suite à un incident qui s'est déroulé l'année dernière lors de la marche des fiertés à Bordeaux. La structure d’un char s’était effondrée sur la foule, blessant six personnes, dont trois grièvement. Le cortège qui comptait 4 800 participant·es avait dû être interrompu pour qu'un périmètre de sécurité autour de l'accident soit mis en place, précise Libération.
« Réaffirmer une marche à l’image de nos fiertés »
Ces dernières semaines, les menaces contre les événements LGBTQ+ se sont multipliées. Des ateliers de lecture menés par des drag-queens à destination des enfants se trouvent quotidiennement menacés, voire annulés, sous les coups de pression et menaces proférés par l’extrême droite qui dénonce « l’hypersexualisation, la propagande politique face à des enfants de 3 à 6 ans ». Ou encore récemment, l’annulation du concert de Bilal Hassani prévu dans l’église désacralisée de Saint-Pierre-aux-Nonnains à Metz sous pression de groupes d’extrême droite, témoignant d'un nouveau symptôme de cet activisme homophobe. « Face aux LGBTQIA + phobies toujours plus importantes, nos revendications se doivent d’être encore plus visibles et entendues », a assuré l'organisation qui veut « réaffirmer une marche à l’image de [leurs] fiertés ». Dans leur message, les organisateur·rices ont expliqué que « c’est en nous retrouvant tous·tes au même niveau et dans cette horizontalité partagée que nous unissons davantage nos voix et nos fiertés. »
Des camions seront quand même prévus pour les personnes à mobilité réduite ou en situation de handicap, « mais aussi d’autres véhicules de transports de personnes qui en auront besoin », a précisé l'inter-LGBT. Enfin, pour remplacer les traditionnels chars, iels ont également créé une cagnotte pour financer « des véhicules sonorisés communs à tous·tes et offrir un espace d’expression et de visibilité aux artistes et DJ » issus des communautés LGBTQ+. « L’ensemble des méthodes de sonorisation et modes de mobilités non motorisées sont les bienvenues dans la manifestation », a également indiqué l'organisation.
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