Port militaire de Toulon2
Vue aérienne du port militaire de Toulon © Wikimedia creative commons

Le port mili­taire de Toulon va accueillir l'Ocean Viking de SOS Méditerranée

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annon­cé ce jeu­di que la France allait accueillir les 234 per­sonnes sau­vées des eaux par SOS Méditerranée dès ven­dre­di matin. La fin du cal­vaire com­pli­qué par un bras de fer diplo­ma­tique avec l'Italie.

C'est la fin de vingt jours d'incertitude pour les migrant·es secouru·es en mer par l'association SOS Méditerranée. Jeudi 10 novembre, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annon­cé que la France avait auto­ri­sé « à titre excep­tion­nel » l'Ocean Viking à accos­ter dans le port mili­taire de Toulon, afin d'y débar­quer 234 per­sonnes, dont 57 enfants, présent·es sur le navire pour certain·es depuis le 22 octobre.

« Toutes les mesures seront prises pour appor­ter l'assistance sani­taire et médi­cale néces­saire aux pas­sa­gers du navire, a décla­ré le ministre lors d'un point presse. Assurer les contrôles sécu­ri­taires adé­quats et exa­mi­ner les demandes de séjours et d’asile. » Un tiers des pas­sa­gers migrants seront « relo­ca­li­sés » en France, a‑t-​il ajou­té, et ceux qui ne répon­dront pas aux cri­tères de deman­deurs d’asile « seront recon­duits direc­te­ment ».

Un accueil courroucé… 

En paral­lèle, Gérald Darmanin a réité­ré l'expression de la colère de la France envers son voi­sin ita­lien, qui a refu­sé d'accueillir l'Ocean Viking dans ses ports alors qu'il « se trou­vait sans aucune contes­ta­tion dans la zone de recherche et de secours ita­lienne ». Un com­por­te­ment « inac­cep­table », a assu­ré le loca­taire de la place Beauvau : « La France regrette très pro­fon­dé­ment que l'Italie n'ait pas pris le par­ti de se com­por­ter comme un Etat euro­péen res­pon­sable. La ges­tion des flux migra­toires en Méditerrannée est un pro­blème euro­péen qui nous touche tous, appe­lant une réponse euro­péenne. »

Pour mar­quer le coup, l'Intérieur a annon­cé prendre « dans les pro­chaines heures » des mesures de ren­for­ce­ment des contrôles aux fron­tières inté­rieures avec l'Italie. Mercredi 9 novembre, la pre­mière ministre d'extrême droite Giorgia Meloni avait mar­te­lé assu­mer son refus de l'accueil de l'Ocean Viking en rai­son du man­dat don­né par ses électeur·rices sur une ligne migra­toire dure. 

… Et militaire

Pour l'Ocean Viking, cette déci­sion de Paris marque la fin de plu­sieurs semaines d'errance dans les eaux médi­ter­ra­néennes, et dans un contexte où, le 8 novembre, SOS Méditerranée aler­tait dans un com­mu­ni­qué sur la détresse de ses pas­sa­gers. « Les res­ca­pés et l’équipe sont épui­sés phy­si­que­ment et psy­cho­lo­gi­que­ment par plus de deux semaines de blo­cage en mer », consta­tait Sophie Beau, direc­trice géné­rale de l'association, fai­sant part de ses craintes que certain·es migrant·es choi­sissent de pas­ser par-​dessus bord pour en finir avec l'attente.

Interrogé jeu­di matin par la presse sur la pos­si­bi­li­té d'accueillir l'Ocean Viking, le maire de Toulon Hubert Falco (ex-​LR et sou­tien d'Emmanuel Macron) avait décla­ré : « Avons-​nous le droit de lais­ser mou­rir sur la Méditerrannée, des femmes, des enfants, des hommes ? […] On est maire, on est res­pon­sable de la vie des gens. Est-​ce que je peux dire que je lais­se­rai mou­rir des gens sur la Méditerranée aujourd'hui ? Non, il faut les accueillir. » Pour autant, il pré­ci­sait dans la fou­lée que si le bateau venait à rejoindre Toulon, il « ne vien­drait que sur le domaine mili­taire, les col­lec­ti­vi­tés ne seraient pas impac­tées ». Manière de ne pas cris­per les Français·es anti-migration.

Lire aus­si l L'Ocean Viking met le cap sur la France : bien­tôt la fin du cal­vaire pour les 234 per­sonnes secou­rues par SOS Méditerranée ?

Partager
Articles liés

Inverted wid­get

Turn on the "Inverted back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.

Accent wid­get

Turn on the "Accent back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.