Alors qu’on commençait à s’inquiéter du silence des hommes vis-à-vis du #MeToo du cinéma français, quelques soutiens commencent à nous parvenir. Maurice Barthélémy et Vincent Lindon ouvrent le bal.
Les femmes parlent, dénoncent, soutiennent, et les hommes se taisent. C’est le triste constat qui s’imposait jusqu’ici depuis le début du #MeToo du cinéma français. Or, lundi 26 février, Maurice Barthélemy, ex-compagnon de Judith Godrèche, a fait une prise de parole plus que bienvenue sur Instagram. Il explique son silence jusqu’ici par “le seul but de protéger [leur] fille”.
En story Instagram, l’ancien membre de la troupe Les Robin des bois a affirmé soutenir “pleinement la cause défendue par Judith [Godrèche, ndlr]”. “Il est grand temps que les viols, les agressions, les harcèlements, les manipulations, les intimidations, les pressions, les chantages à l’égard des femmes et des adolescentes soient dénoncés et punis par la loi”, a‑t-il ajouté.
Dans un entretien publié le 28 février dans Ouest France, Vincent Lindon a également affirmé être "toujours du côté des victimes" et ne pas avoir "attendu #MeToo pour le penser et pour le dire". S’étant toujours peu positionné au sujet de #MeToo, l’acteur était resté discret au sujet de Gérard Depardieu et par rapport aux accusations visant Jacques Doillon et Benoit Jacquot. “J’ai toujours refusé de hurler avec les loups”, justifie-t-il auprès de Ouest France.
"J'appelle tous les hommes à apporter leur soutien"
Les deux acteurs soulignent l’importance pour les hommes d’affirmer leur soutien. Selon Vincent Lindon, “ce fléau ne doit plus être la seule préoccupation des femmes” et les hommes doivent s’“inviter dans la lutte résolument”. Il ajoute que “face aux violences physiques, sexuelles, psychologiques, verbales” qui sont faites aux femmes, “aucune excuse [et] aucune raison ne sont tolérables”.
Un changement de discours notable. Mi février, Le Monde avait consacré un long article aux engagements politiques de l'acteur et sur son rêve de devenir président. On y apprenait qu'il n'aime pas "le féminisme radical" et le "wokisme" et s'était montré "très critique envers Céline Sciamma et l’actrice Adèle Haenel, qui ont quitté avec fracas la cérémonie des Césars, le 28 février 2020"
Espérant faire avancer le mouvement, Maurice Barthélemy a de son côté lancé un appel à ses collègues du monde du cinéma pour rejoindre la libération de la parole des femmes : “En tant que citoyen, père, acteur, réalisateur, auteur et représentant de la branche des comédiens aux César : j’appelle mes collègues membres de l’Académie ainsi que tous les autres hommes à apporter leur soutien et à faire entendre leur voix afin que cette lutte soit celle de tous.”