Le parquet de Nanterre a ouvert une nouvelle enquête judiciaire après le signalement du gouvernement concernant le groupe privé Orpea, mastodonte des Ehpad privés, a‑t-on appris jeudi.
Sous le feu des critiques depuis le début de l'année, le groupe Orpea, mastodonte des Ehpad (établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) privés, voit l'ouverture d'une nouvelle enquête judiciaire pour mettre au jour ses pratiques, a indiqué le parquet de Nanterre (Hauts-de-Seine) à l'Agence France-Presse (AFP) jeudi.
Confiées aux gendarmes de la Section de recherche de Versailles, les recherches font suite au signalement du gouvernement, adressé le 28 mars au parquet, après un grave rapport de l’Inspection générale des finances (IFG) et de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), commandé par l'État. Il révèle notamment des dysfonctionnements au niveau de l'usage des fonds publics par le groupe.
L'enquête porte à la fois sur ce volet financier, mais également sur les cas de maltraitances et de négligences révélés par le livre-enquête Les Fossoyeurs de Victor Castanet, et confirmés par près de 80 plaintes individuelles récoltées par l’avocate Sarah Saldmann, précise Le Parisien. Elles avaient été déposées le 4 avril au tribunal judiciaire de Nanterre.
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Une enquête pour faux et usage de faux
Ces plaintes et le livre-enquête Victor Castanet dressent un sinistre portrait du leader européen des Ehpad : un groupe qui semble préoccupé par le profit et la rentabilité, au détriment de la qualité des prestations et des soins, du bien-être des résident·es mais aussi des conditions de travail des salarié·es. Les plaintes viennent de toute la France mais une grande partie concerne les Hauts-de-Seine, notamment l’Ehpad des Bords-de-Seine à Neuilly.
Le groupe Orpea est également visé, depuis février, par une autre enquête pour faux et usage de faux et infraction à la législation sur le travail. Une plainte avait été déposée fin janvier par quatre personnes employées en contrat à durée déterminée (CDD) dans des conditions douteuses.