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©Eduardo Barrios

Maltraitance dans les Ehpad : 80 plaintes de familles dépo­sées contre Orpea

Les familles de résident·es accusent le groupe pri­vé de « mise en dan­ger de la vie d’autrui », « non-​assistance à per­sonne en dan­ger » et « homi­cide involontaire ».

L’avocate Sarah Saldmann a dépo­sé lun­di 4 avril au tri­bu­nal judi­ciaire de Nanterre (Hauts-​de-​Seine) quatre-​vingt plaintes indi­vi­duelles contre le groupe Orpea. Le mas­to­donte des Ehpad pri­vés est atta­qué par ces familles de résident·es prin­ci­pa­le­ment pour « mise en dan­ger de la vie d’autrui » et « non-​assistance à per­sonne en dan­ger ». Pour cer­taines affaires, les qua­li­fi­ca­tions « d’homicide invo­lon­taire », « vio­lence par négli­gences » ou « vol » ont éga­le­ment été rete­nues par l’avocate. Une tren­taine d’Ehpad, sur les 354 du groupe en France, sont concer­nés par ces plaintes.

Maître Saldmann recueille depuis deux mois les cas de mal­trai­tances et de négli­gences dans les éta­blis­se­ments d’Orpea. Un laps de temps qui cor­res­pond à la sor­tie, fin jan­vier, du livre Les Fossoyeurs (Fayard) du jour­na­liste Victor Castanet qui dénonce les graves dys­fonc­tion­ne­ments du sec­teur pri­vé dans la prise en charge du grand âge. « Me Saldmann a pas­sé deux mois “intenses” pour faire le tri par­mi les cen­taines de cas qui lui ont été com­mu­ni­qués », indi­quait Le Monde. L’avocate a fait le choix de ne choi­sir que les dos­siers qui ne sont pas sus­cep­tibles d’être pres­crits, donc datés de moins de six ans. Elle a éga­le­ment pri­vi­lé­gié les dos­siers com­por­tant des élé­ments de preuves : « Échanges de cour­riers, cour­riers aux agences régio­nales de san­té, pho­tos, constats d’huissier, enregistrements… »

Un tiers des plaintes concerne des « homi­cides involontaires »

En résultent donc aujourd’hui quatre-​vingt plaintes qui dressent, une nou­velle fois, un por­trait sinistre du groupe Orpea, déjà lar­ge­ment évo­qué dans le livre-​enquête de Victor Castanet : un groupe pré­oc­cu­pé par le pro­fit et la ren­ta­bi­li­té, au détri­ment de la qua­li­té des pres­ta­tions et des soins, du bien-​être des résident·es mais aus­si des condi­tions de tra­vail des salarié·es. Parmi les plaintes pour « homi­cide invo­lon­taire » qui comptent pour un tiers de l’ensemble, on retrouve par exemple de nom­breux cas de déshy­dra­ta­tion, faute de per­son­nel pour inci­ter les résident·es à boire régulièrement.

Lire aus­si I « Les Fossoyeurs », la reten­tis­sante enquête au cœur des Ehpad Orpea

Les plaintes viennent de toute la France mais une grande par­tie concerne les Hauts-​de-​Seine, notam­ment l’Ehpad des Bords-​de-​Seine à Neuilly, au cœur des révé­la­tions du livre de Victor Castanet. Maître Saldmann, qui conti­nue de rece­voir « chaque jour des signa­le­ments de mal­trai­tances » devrait dépo­ser rapi­de­ment une nou­velle salve de plaintes. Elles vien­dront s’ajouter aux autres pro­cé­dures en cours contre le groupe Orpea. Depuis la publi­ca­tion des Fossoyeurs, l’agence régio­nale de san­té (ARS) a dili­gen­té quatre-​vingt-​dix ins­pec­tions au sein des Ehpad d’Ile-de-France dont celui des Bords-​de-​Seine qui doit opé­rer, selon les conclu­sions de l’ARS, une série de modi­fi­ca­tions dans un délai de trois mois.

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