Tricoter tout en espionnant des trains ? Et pourquoi pas. Les agentes du réseau Ramble, dirigé par Louise de Bettignies pendant la Première Guerre mondiale, usaient des moyens les plus astucieux pour ne pas être repérées.

Fin 1914, le nord de la France et une majeure partie de la Belgique tombent sous le joug des Allemands. Roubaix, Laon, Tourcoing… les grandes villes de la région sont occupées et la population restée sur place peut difficilement se déplacer et très rarement communiquer avec les territoires libres. À cette époque, Louise de Bettignies – septième enfant d’une famille désargentée d’anciens fabricants de porcelaine – vit à Lille, occupée elle aussi. Souhaitant rejoindre ses proches à Saint-Omer, en zone libre, elle se porte volontaire pour transporter trois cents courriers de Lillois restés sur place à leurs familles, en les cousant sous sa robe.
Femme de réseau
Pour y parvenir, elle doit passer par les Pays-Bas, puis par l’Angleterre, avant de retrouver les côtes françaises. Son indépendance et sa capacité à parler plusieurs langues interpellent les services secrets britanniques, qui l’arrêtent lors de son escale à Folkestone, sur la côte anglaise. Les services de renseignement[…]