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Les asso­cia­tions étu­diantes s’inquiètent de la hausse du coût de la ren­trée universitaire

Causette a obte­nu en exclu­si­vi­té le rap­port de la FAGE et de l’ANESF sur le coût de la ren­trée, publié chaque année. Il pointe une aug­men­ta­tion des frais de vie cou­rante et des frais spé­ci­fiques à la ren­trée uni­ver­si­taire de 1.78% par rap­port à 2020.

« Avec la ren­trée qui approche, c’est un peu le stress, confie Cyril, étu­diant en phar­ma­cie, à Causette. Les frais d’inscription et le nou­vel appar­te­ment, ça engendre beau­coup de dépenses d’un coup ». Pour Cyril, comme pour de très nombreux·ses étudiant·es, la ren­trée uni­ver­si­taire va coû­ter encore plus cher cette année, selon les cal­culs de la FAGE (Fédération des Associations Générales Étudiantes), asso­ciée à l’ANESF (Association Nationale des Étudiant·e·s Sages-Femmes).

Pour cal­cu­ler l’indicateur du Coût De la Rentrée qu’elles publient tous les ans depuis 2016, les orga­ni­sa­tions étu­diantes se sont basées sur les dépenses moyennes « d’une étu­diante sage-​femme de 20 ans, entrant en 2ème année de licence et n’habitant plus chez ses parents », explique à Causette Laura Faucher, pré­si­dente de l’ANESF. En moyenne, cette ren­trée uni­ver­si­taire coû­te­ra 1,78% plus cher qu’en 2020–2021.

Hausse glo­bale des coûts

Dans le rap­port, la FAGE et l’ANESF pointent une hausse des frais dits cou­rants, c’est-à-dire des dépenses fixes durant les mois de l'année (loyer, ali­men­ta­tion, loi­sirs, trans­ports, télé­pho­nie et inter­net, vête­ments, pro­duits d’hygiène et d’entretien…). En 2020, ils s’élevaient à 1310,64€ en moyenne par mois, contre 1326€ cette année, soit une aug­men­ta­tion de 1,17%. Le loyer reste la plus grosse dépense pour un·e étudiant·e, en moyenne 495,33€ par mois contre 491 euros en 2020 – une moyenne de prix qui n’englobe les rési­dences uni­ver­si­taires Crous, l’étude concer­nant les étudiant·es non boursier·es.

Si la ren­trée inquiète sou­vent, c’est éga­le­ment car viennent s’ajouter aux frais cou­rants, des dépenses sup­plé­men­taires spé­ci­fiques à cette période de l’année. « Depuis 2 ans, le Ministère de l’Enseignement Supérieur de la Recherche et de l’Innovation a déci­dé de geler les frais d’inscription suite à la crise sani­taire. Malgré cela, nous remar­quons une hausse de 30,37€ (+2,40%) due à l’augmentation du coût de l’assurance loge­ment, du maté­riel péda­go­gique et du maté­riel de stage », dénonce le rapport. 

Précarité mens­truelle 

« Nous avons éga­le­ment fait le choix cette année d’insister sur la pré­ca­ri­té mens­truelle », explique Laura Faucher. En col­la­bo­ra­tion avec la FAGE et l’AFEP (Association Fédérative des Etudiants de Poitiers), l’ANESF a réa­li­sé une enquête sur le sujet. « Nous avons une réelle volon­té de lutte contre les dis­cri­mi­na­tions et contre la pré­ca­ri­té ». Au total, 33% des étudiant·es ayant répon­du à l’enquête ont décla­ré ren­con­trer des dif­fi­cul­tés finan­cières pour se pro­cu­rer des pro­tec­tions pério­diques et 13% ont déjà dû choi­sir entre des pro­tec­tions et un autre objet de pre­mière nécessité.

Lire aus­si : Précarité mens­truelle : 13 % des étu­diantes doivent faire un choix entre nour­ri­ture et pro­tec­tions hygiéniques

En février, Frédérique Vidal, Ministre de l’Enseignement supé­rieur, avait d’ailleurs annon­cé la mise à dis­po­si­tion de pro­tec­tions pério­diques gra­tuites à l’université. Une mesure qui s’inscrit dans le com­bat contre la pré­ca­ri­té mens­truelle qui touche chaque mois en France 1,7 mil­lion de femmes. « Nous nous assu­re­rons, dès la ren­trée, de la bonne appli­ca­tion de cette mesure dans les cam­pus uni­ver­si­taires », affirment les orga­ni­sa­tions étudiantes.

Des dis­pa­ri­tés géographiques

Le coût de la ren­trée uni­ver­si­taire révèle éga­le­ment une nette dis­pa­ri­té entre l’Île-de-France et les autres régions de la métro­pole. Selon les cal­culs de la FAGE et de l’ANESF, en 2021, les coûts de vie cou­rante sont plus éle­vés de 265€ en Île-​de-​France qu’en moyenne dans les autres régions. De plus, ils connaissent une aug­men­ta­tion plus forte (2,05%) qu’ailleurs en France (1,69%). Le prix des loyers creuse en grande par­tie cet écart. Des dif­fé­rences de prix qui inquiètent beau­coup Cyril : « je démé­nage de l’Isère à Paris à la ren­trée, ça va faire un gros choc ».

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