L’Assemblée nationale a adopté, jeudi, en première lecture, une proposition de loi visant à donner un nouveau souffle aux voyages scolaires.
Ouverture au monde, apprentissage du “vivre-ensemble”, premier pas vers l’autonomie : les classes de découverte ont de nombreux bienfaits. Le texte de loi, porté par la députée Émilie Bonnivard (Les Républicains), propose l’instauration d’un fonds national pour aider à financer ces séjours et une indemnité pour valoriser les enseignant·es organisateur·rices. Il a été adopté, jeudi 1er février, à l’unanimité des votes exprimés, les député·es de gauche se partageant entre votes pour et abstention. Il va désormais pouvoir être examiné au Sénat.
Les voyages scolaires constituent “souvent le premier souvenir à la montagne, à la mer, à la campagne ou en ville”, a souligné Émilie Bonnivard, y voyant un moyen de lutter contre les inégalités sociales. Mais l’organisation de ces séjours se heurte de plus en plus à des difficultés. Elles sont liées aux contraintes administratives et de sécurité qui découragent souvent les enseignant·es, mais aussi au coût de ces voyages, parfois prohibitif pour certaines familles malgré des aides.
Soutien financier
La proposition de loi instaure un “fonds national d’aide aux voyages scolaires”, qui permettra de soutenir financièrement les voyages d’une durée supérieure à deux nuitées dans les écoles publiques et privées sous contrat du premier degré.
Plusieurs groupes de gauche ont porté des amendements demandant que cette aide soit réservée aux écoles publiques. Mais aussi bien la rapporteuse que la ministre de l'Éducation nationale, Amélie Oudéa-Castéra, s'y sont opposées.
Elles se sont en revanche prononcées en faveur de la prise en compte dans le calibrage de l'aide d'un "critère de situation sociale des écoles, au regard de l'indice de positionnement social [IPS] existant pour les écoles".
Trois millions d’euros ont été affectés dans le projet de loi de finances à ce fonds – un montant “dérisoire” selon le député LFI Léo Walter. Émilie Bonnivard a répondu qu’il reviendrait à la loi de finances de réévaluer le montant, reconnaissant qu’il ne serait sans doute pas “suffisant”.
Le texte prévoit par ailleurs une indemnité à destination des enseignant·es pour les séjours à partir de trois nuits, inscrite dans le cadre du “Pacte”, un dispositif controversé qui permet de mieux rémunérer les enseignant·es en échange de nouvelles missions. Plusieurs député·es de gauche ont dit, sans être entendu·es, leur préférence pour une prime détachée du “Pacte”.
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