Plus de femmes, plus de personnes LGBTQI, handicapées ou racisées… Le secteur du jeu vidéo tend à proposer, devant et derrière l'écran, plus d'inclusivité. Une ®évolution qui, néanmoins, ne se fait pas en un coup de joystick.
Les féministes peuvent-elles dire merci à Lara Croft ? La question fait débat. Certes, quand elle apparaît en 1996 en héroïne du jeu vidéo « Tomb Raider », la sémillante archéologue séduit par son indépendance mais interroge quant à ses mensurations hors-normes tendance poupée gonflable.
En 2013, si sa silhouette gagne en réalisme, une séquence montre l'héroïne agressée sexuellement. Et tandis que certain.e.s pointent une forme d'apologie du viol, un journaliste du magazine Joystick s'enthousiasme : « Faire subir de tels supplices à l'une des figures les plus emblématiques du jeu vidéo, c'est tout simplement génial. Et si j'osais, je dirais même que c'est assez excitant. » Le texte a beau provoquer un tollé et le rédacteur péniblement rétropédaler, l'épisode montre bien l'ambivalence de l'une des premières héroïnes mainstream de jeu vidéo. « C'est vrai qu'elle est perçue de façon assez paradoxale, admet Jean Zeid, journaliste et coauteur de "Cyberpunk, histoire(s) d'un futur imminent" (ed.[…]