• Rechercher
  • Mot de passe oublié ?
  • Mot de passe oublié ?

Handicap à l'école : pour­quoi avoir recours aux AESH pri­vés n'est vrai­ment pas une solution

Le coup de gueule de Céline Extenso, cofon­da­trice du col­lec­tif handi-​féministe Les Dévalideuses.

Screenshot 2022 12 22 11.35.40

« Récemment sur Twitter, une asso­cia­tion se van­tait d’avoir reçu un agré­ment pour mettre à dis­po­si­tion des familles des AESH [accompagnant·es des élèves en situa­tion de han­di­cap, ndlr] pri­vés. Contrairement aux AESH publics, pris en charge par l’État, ces accom­pa­gnants pri­vés sont employés par les parents. Cette excep­tion semble être deve­nue un sys­tème orga­ni­sé. Car l’Éducation natio­nale ne couvre pas tous les postes d’AESH néces­saires [on compte 132 000 AESH pour 410 000 élèves handicapé·es scolarisé·es en milieu ordinaire].

En 2021, l’ONU a d’ailleurs dres­sé un bilan alar­miste sur la situa­tion de la France, où elle pointe le fait que l’inclusion sco­laire y est extrê­me­ment défaillante. Régulièrement, des enfants se retrouvent sans aucune solu­tion de sco­la­ri­sa­tion. Et lorsque des solu­tions sont pro­po­sées, elles sont sou­vent insa­tis­fai­santes, puisque les AESH sont sous-​payés (avec un salaire moyen d’environ 800 euros net), contraints de tra­vailler à temps par­tiel, avec peu de for­ma­tion, et doivent, de plus en plus, accom­pa­gner trois ou quatre élèves au sein d’un même éta­blis­se­ment. Donc on peut com­prendre que des parents fassent appel à des AESH privés. 

Le pro­blème, c’est que ça aug­mente les inéga­li­tés d’accès à la sco­la­ri­sa­tion et que ça contri­bue à la pri­va­ti­sa­tion d’un ser­vice qui devrait être pris en charge par la col­lec­ti­vi­té. Plus qu’une ques­tion de dépenses, c’est un choix poli­tique. Parce qu’en réa­li­té, les enfants qui ne peuvent pas être en inclu­sion se retrouvent dans des struc­tures spé­cia­li­sées, qui coûtent très cher à la socié­té. Plus qu’un accom­pa­gne­ment personnalisé. »

Partager