person pouring liquor in clear drinking glass

GHB : le gou­ver­ne­ment dévoile une cam­pagne inédite de lutte et de prévention

Prévention, tchat gra­tuit, pré­lè­ve­ments toxi­co­lo­giques, for­ma­tion des pro­fes­sion­nels de la nuit… Le gou­ver­ne­ment a lan­cé cette semaine un plan de lutte contre le GHB, au moment même de la réou­ver­ture des dis­co­thèques en France. 

Au len­de­main de la réou­ver­ture des boîtes de nuit, fer­mées depuis le 10 décembre der­nier en rai­son de la résur­gence du Covid-​19, la crainte des intoxi­ca­tions au GHB réap­pa­raît. Mais face à la mul­ti­pli­ca­tion des témoi­gnages et des ini­tia­tives à la fin de l'année 2021, notam­ment réunies sous le hash­tag #BalanceTonBar, le gou­ver­ne­ment s'est déci­dé à lan­cer une cam­pagne inédite de lutte et de pré­ven­tion contre cette drogue, dite « drogue du violeur ». 

Ce pro­duit, indo­lore et inodore, se retrouve sous forme de poudre ou liquide et se dis­sout dans un verre très faci­le­ment. Il pro­voque bouf­fées de cha­leur, vomis­se­ment, ver­tiges et fatigue extrême, per­met­tant à des pré­da­teurs d'agir impu­né­ment dans le monde de la nuit. « Sur les réseaux sociaux, il y a beau­coup d’appels à l’aide. Nous vou­lons sor­tir de la soli­tude les vic­times dro­guées à leur insu, il faut ren­ver­ser la honte », a expli­qué Marlène Schiappa, à l'origine du plan gou­ver­ne­men­tal, au Parisien.

Première mesure mise en place : le col­lage dans tous les lieux fes­tifs d'affiches oranges, aler­tant sur les dan­gers du GHB et conte­nant un QR Code. Ce der­nier per­met de dis­cu­ter immé­dia­te­ment avec un membre du SAMU, des pom­piers ou des forces de l'ordre, afin d'accompagner notam­ment les proches de per­sonnes ayant été dro­guées dans les démarches à effec­tuer. Ce tchat, gra­tuit, est mis en place en col­la­bo­ra­tion avec la mis­sion inter­mi­nis­té­rielle contre les drogues et l’Union des métiers et des indus­tries de l’Hôtellerie (Umih).

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Prélèvements toxi­co­lo­giques systématiques

Autre volon­té de la ministre délé­guée char­gée de la citoyen­ne­té : sys­té­ma­ti­ser les pré­lè­ve­ments toxi­co­lo­giques des vic­times à leur arri­vée à l'hôpital. Déjà parce que les per­sonnes qui ont été dro­guées au GHB ne le savent géné­ra­le­ment pas, les symp­tômes étant proches « de la gueule de bois », selon Marlène Schiappa. Surtout parce que ce pro­duit est rapi­de­ment indé­tec­table. Il est inden­ti­fiable pen­dant moins de douze heures dans les urines et quelques heures à peine dans le sang.

Le pro­to­cole « viol » sera éga­le­ment enclen­ché pour toute per­sonne pen­sant avoir été dro­guée au GHB, consis­tant en des pré­lè­ve­ments ADN et en l’isolement des vête­ments afin de retrou­ver les traces de l’agresseur. Enfin, les pro­fes­sion­nels du monde de la nuit vont rece­voir des for­ma­tions au sein des dépar­te­ments, pro­met le plan anti-​GHB. Ces der­nières seront conduites par des membres des forces de l'ordre ou de la bri­gade des stu­pé­fiants pour les aider « à repé­rer les conduites sus­pectes de per­sonnes venant de dro­guer quelqu’un », détaille le gou­ver­ne­ment dans son com­mu­ni­qué de presse. 

Un plan de com­mu­ni­ca­tion à ce sujet est éga­le­ment pré­vu par la mai­rie de Paris, a annon­cé Marlène Schiappa, sans que ses contours n'aient encore été pré­ci­sés par la Capitale.

Après la pré­sen­ta­tion, mar­di soir, par Marlène Schiappa de ce plan dans un bar pari­sien, le col­lec­tif Héro·ïnes 95 sans fron­tières, qui a for­te­ment par­ti­ci­pé à la nou­velle média­ti­sa­tion de l'intoxication au GHB, a jugé qu'il s'agissait d'un « début pro­met­teur dans la pré­ven­tion ». Rappelons que, depuis 2018, admi­nis­trer du GHB à une per­sonne à son insu est pas­sible de cinq ans de pri­son et de 75 000 euros d’amende.

Lire aus­si I Intoxications au GHB : des col­lec­tifs fémi­nistes appellent à boy­cot­ter les lieux de nuit ce vendredi

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