Dans un avis consultatif composé de 13 propositions, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) appelle à modifier la loi « pour affirmer qu'en fin de vie, le droit à l'accompagnement est ouvert jusqu'à l'aide active à mourir ».
Saisi en octobre 2022 par Élisabeth Borne sur la question du cadre d'accompagnement de la fin de vie, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a adopté, mardi, un avis consultatif détaillant 13 propositions, parmi lesquelles « une modification de la loi pour affirmer qu'en fin de vie, le droit à l'accompagnement est ouvert jusqu'à l'aide active à mourir ».
Ce rapport est né à la fois des résultats de la Convention citoyenne sur la fin des vie, pour laquelle 167 Français·es avaient été tiré·es au sort, et de la commission temporaire sur la fin de vie, composée des membres représentant les organisations de la société civile du CESE. Il a également été nourri « par des auditions et entretiens ainsi que des analyses portées par les organisations du CESE, directement ou indirectement impliquées par le sujet de la fin de vie ».
Le 19 février, dans l’hémicycle du Palais d’Iéna à Paris, les citoyen·nes tiré·es au sort avaient voté pour une « ouverture » à « une aide active à mourir ». Autrement dit, pour la légalisation du suicide assisté ou de l’euthanasie médicalement assistée en cas de maladie incurable associée à des souffrances réfractaires. Dans son rapport, le CESE va dans leur sens. Il préconise, « au nom du principe de liberté individuelle », de garantir « le droit pour les personnes atteintes de maladies graves et incurables, en état de souffrance physique ou psychique insupportable et inapaisable, de demander l’aide active à mourir : suicide assisté ou euthanasie ».
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Une campagne nationale de sensibilisation
Dans ses recommandations, le CESE estime également que les professionel·les de santé doivent avoir le droit de refuser de pratiquer ces actes eux-mêmes en faisant valoir la clause de conscience, assortie de l’obligation d’information et d’orientation des patient·es et de leur prise en charge par un·e autre professionnel·le.
Le CESE préconise aussi que les pouvoirs publics lancent et coordonnent une
campagne nationale de sensibilisation et d’information sur le droit à
l’accompagnement de la fin de vie et les choix offerts. Il appelle également le gouvernement à se concentrer spécifiquement, dans cette optique de sensibilisation, sur les personnes vulnérables.
Avec cet avis, simplement consultatif, le CESE « souhaite éclairer le législateur et faire entendre la voix des organisations de la société civile augmentée de celle des participantes et participants de la Convention citoyenne au moment où il rédigera le futur projet de loi ». Avant d'ajouter : « Le CESE rappelle aussi avec force que les moyens humains et financiers devront être à la hauteur des ambitions de ce projet humaniste. » Emmanuel Macron a promis, en avril dernier, l'élaboration d'un projet de loi sur la fin de vie « d’ici la fin de l’été ».
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