Selon une étude de la Drees publiée ce mercredi, les assistant·es familiaux·ales – ces professionnel·les qui accueillent chez elles·eux des enfants placé·es – sont très majoritairement des femmes âgées de plus de 50 ans.
D’après une récente recherche de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), à l’instar de la plupart des professions sociales, le métier d’assistant·e familial·e serait toujours “fortement féminisé” en France. L’étude menée entre mai et juillet 2021 auprès de 5 000 de ces professionnel·les conclut ainsi que les femmes représentent encore neuf assistant·es familiaux·ales sur dix. Bien plus d’hommes se tournent néanmoins vers cette activité qu’il y a vingt ans ; 20 % des assistant·es familiaux·ales ayant exercé leur premier emploi en 2017, 2018 ou 2019 sont des hommes, contre 6 % de celles et ceux eux ayant commencé en 2004, 2005 ou 2006. La place des hommes dans la profession “progresse peu à peu”, commente ainsi la Drees.
Parmi ces assistant·es, 75 % sont par ailleurs âgé·es de 50 ans ou plus. “Les assistants familiaux sont particulièrement âgés, ce qui augure de nombreux départs à la retraite et d’importants enjeux de renouvellement de cette profession dans les prochaines années”, souligne l’étude. Cette moyenne d’âge élevée s’expliquerait par le fait que la “quasi-totalité” des assistant·es familiaux·ales ont connu d’autres expériences professionnelles auparavant. Le métier de famille d’accueil est une activité dans laquelle on s’insère “en seconde partie de carrière”. L’étude note également qu’une part non négligeable de ces professionnel·les (15 %) ont été elles·eux-mêmes accueilli·es par l’Aide sociale à l’enfance (ASE), soit environ cinq fois plus souvent que la population en général.
Le métier d’assistant·e familial·e exige par ailleurs de remplir certaines conditions. Il est ainsi nécessaire d’obtenir un agrément, délivré après l’étude d’un dossier de candidature, d’entretiens et de visites à domicile, selon le site Service-public.fr. Si le ou la candidat·e ne dispose pas d’un diplôme de professionnel·le de la puériculture ou d’éducateur·rice, il ou elle doit également suivre un stage ainsi qu’une formation en alternance. Des modalités qui n’ont pas empêché près de 38 000 assistant·es familiaux·ales d’accueillir 74 700 mineur·es et jeunes majeur·es âgé·es de moins de 21 ans, soit près de 40 % des jeunes confié·es à l’ASE fin 2021. Après une mobilisation, la profession a d’ailleurs obtenu une revalorisation salariale la même année : pour un enfant accueilli, un·e assistant·e familial·e touche désormais au moins le Smic, auquel vient s’ajouter une prime d’entretien.