Deux militants écologiste de Dernière Rénovation ont été dispensés de peine, mardi 11 janvier, par le tribunal de Paris. Ils étaient jugés pour « entrave à la circulation ».
Une première victoire pour le collectif écologiste Dernière Rénovation. Si Cyril et Baptiste ont été reconnus coupables d'« entrave à la circulation » mardi 10 janvier, le tribunal de Paris les a finalement dispensé de peine. « Le tribunal a estimé qu’il n’y avait de sens ou de justification à ce que la société inflige une peine à des citoyens qui luttent pour leur survie et celle de leurs proches », a déclaré Dernière Rénovation via un post Instagram.
Les deux militants âgés de de 22 et 25 ans étaient jugés mardi pour avoir bloqué le périphérique parisien le 9 novembre dernier. Leurs avocates, Marie Ollivier et Juliette Marie, ont plaidé devant le tribunal l’état de nécessité qui requiert trois conditions pour être appliqué : faire face à un danger actuel ou imminent ; que les actes soient proportionnés ; qu’ils soient l’unique moyen d’y faire face.
Dans sa décision, le tribunal de Paris a retenu les deux premiers critères « au regard de la catastrophe climatique et du caractère pacifique des actions de Dernière Rénovation », précise le collectif. Le président du tribunal n’a pas retenu le troisième critère en précisant, selon Dernière Rénovation, « que sa décision pourrait évoluer d’ici quatre ou cinq ans ». « En optant pour une dispense de peine, la justice renforce la légitimité de la résistance civile », s’est félicité le collectif sur Instagram. Une victoire toutefois en demi-teinte pour les avocates qui plaidaient la relaxe de leurs clients.
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D’autant que le procès n’est pas pour autant terminé. Quatre autres militant·es de Dernière Rénovation sont jugés jusqu’au 16 janvier prochain pour « entrave à la circulation » et « tentative d’entrave à la circulation ». Des actes respectivement commis porte de Versailles et porte de Sèvres, en région parisienne le 9 juillet et le 9 novembre dernier. Puis, durant le Tour de France, le 17 juillet, à Palleville, dans le Tarn. Lundi, lors de la première journée d'audience, le représentant du ministère public a ainsi requis une « courte » peine de prison avec sursis — sans préciser la durée — et 500 euros d’amende à l'encontre de Florence Marchal, 58 ans, pour avoir bloqué le périphérique parisien en juillet, précise le collectif sur Instagram. Son avocate, Me Ingrid Metton a plaidé la relaxe au nom de « l'état de nécessité » et d'une « lutte historique » pour le climat. L'affaire a été mise en délibérée. Le jugement sera prononcé le 13 février prochain.
Par ces perturbations, l’intention des militant·es écologistes était d’alerter sur l’urgence climatique. Plus précisément de réclamer au gouvernement français, un plan de rénovation thermique des bâtiments à la hauteur de cette urgence. Lundi matin, plus de 700 personnalités publiques et politiques ont signé une tribune dans Libération pour soutenir les militant·es écologistes.