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(©Hush Naidoo Jade Photography)

Crise à l'hôpital public : près d'une infir­mière sur deux a quit­té son poste ou chan­gé de métier après dix ans de carrière

Dix ans après leur entrée dans la pro­fes­sion, seule­ment 54% des infir­mières hos­pi­ta­lières sont encore en poste, selon une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des sta­tis­tiques (DREES).

Le ras-​le-​bol, la fatigue et la perte de sens des infir­mières se retrouvent mis en lumière dans une nou­velle étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des sta­tis­tiques (DREES), publiée ce jeu­di. En se pen­chant sur les tra­jec­toires pro­fes­sion­nelles des infir­mières hos­pi­ta­lières entrées dans la pro­fes­sion entre 1989 et 2019, elle révèle que près d'une infir­mière sur deux a quit­té l'hôpital ou chan­gé de métier après dix ans de carrière. 

Parmi celles qui res­tent en poste, il existe en revanche un fos­sé des géné­ra­tions. Car par­mi la géné­ra­tion étant entrée dans la pro­fes­sion au début des années 90, 60% sont tou­jours en poste. En revanche, par­mi celle ayant com­men­cé à exer­cer à la fin des années 2000, 50% seule­ment sont tou­jours infir­mières hos­pi­ta­lières. Les chan­ge­ments de car­rières sont donc plus impor­tants pour celles étant ren­trées plus tard dans la pro­fes­sion, sou­li­gnant l'aggravation des condi­tions de tra­vail au sein de l'hôpital public ces der­niers temps. 

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Vers le libéral

Parmi les infir­mières hos­pi­ta­lières qui ont quit­té leur poste au bout de dix ans, une sur dix exerce désor­mais exclu­si­ve­ment en libé­ral. « Ces pour­cen­tages sont net­te­ment supé­rieurs à ce que l’on observe dans d’autres pro­fes­sions, où l’emploi indé­pen­dant est net­te­ment plus rare », note la DREES, ajou­tant qu'au bout de dix ans de car­rière, 3% des effec­tifs sala­riés occupent désor­mais un emploi en tant qu'indépendants.

L'étude ne se penche cepen­dant pas sur les rai­sons exactes de ces départs. Elle sou­ligne, tout de même, que les dix pre­mières années de car­rière « coïn­cident sou­vent avec la nais­sance des enfants », dans cette pro­fes­sion « extrê­me­ment fémi­ni­sée », et que « de nom­breuses femmes réduisent leur acti­vi­té pro­fes­sion­nelle sur le mar­ché du tra­vail en deve­nant mère ». Mais selon la DREES la paren­ta­li­té n’explique cepen­dant pas ces sor­ties de l’emploi sala­rié de la pro­fes­sion d’infirmière hos­pi­ta­lière. « Devenir mère conduit en revanche à une dimi­nu­tion du volume de tra­vail des infir­mières sala­riées », précise-​t-​elle.

Dans un com­mu­ni­qué, le Syndicat National des Professionnels Infirmiers (SNPI) pointe lui du doigt les bas salaires des infir­mières, le fait qu'elles soient en sous-​effectif et les condi­tions de tra­vail « inac­cep­tables ». Il réclame « un plan Marshall » au gou­ver­ne­ment. En espé­rant qu'Aurélien Rousseau, le nou­veau ministre de la Santé, entende ce cri d'alerte.

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