Dans le cadre de l'information judiciaire ouverte depuis fin juin contre Damien Abad pour « tentative de viol » et « viol », une nouvelle femme accuse le député de l'avoir violée et a décidé de se porter partie civile, a‑t-elle révélé à Mediapart mercredi soir.
« Je suis plus déterminée que jamais. » Chloé 1, âgée de 42 ans, accuse le député et ancien ministre Damien Abad de l'avoir violée, ce qu'il conteste. Dans le cadre de l'information judiciaire ouverte depuis fin juin contre ce dernier pour « tentative de viol » et « viol », elle a décidé de se porter partie civile, a‑t-elle révélé à Mediapart mercredi soir.
L'information judiciaire a été ouverte un an après la plainte de Laëtitia 2, une élue centriste, qui affirmait avoir été victime d'une tentative de viol, au premier semestre 2010, lorsqu'elle présidait, dans son département, la fédération des Jeunes Centristes et que Damien Abad en était le président au niveau national.
Le 30 juin, Chloé a reçu de la part de la justice un « avis à victime », c'est-à-dire un document écrit envoyé par courrier à une personne étant considérée comme potentiellement victime de faits commis par un mis en cause. Il permet à toute personne de se constituer partie civile et lui communique les informations pour le faire. Chloé a donc décidé, après ce courrier, de passer à l'acte, dans l'espoir qu’« une enquête approfondie, avec plus de moyens » soit menée. Dans le cadre de sa constitution de partie civile, elle a mandaté l'avocat Arié Alimi pour la défendre.
Chloé affirme qu'après avoir bu une coupe de champagne qui aurait été offerte par Damien Abad dans un bar du IXe arrondissement de Paris, en 2010, elle se serait réveillée avec le député « dans une chambre d’hôtel proche du bar », « en sous-vêtements », « en état de choc », « cotonneuse », le « corps courbaturé et douloureux ». L'homme de 43 ans conteste l'ensemble de ces faits.
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Deux autres accusations
L'année dernière, une autre femme, Margaux 1, avait accusé, comme Chloé, Damien Abad de viol. Cette dernière, une ancienne militante centriste de 35 ans, avait entamé une procédure de plainte en 2012, avant de se raviser. Elle avait donc été classée sans suite du fait de la carence de la plaignante, c'est-à-dire du fait qu'elle s'était désintéressée de l'action judiciaire. Margaux avait de nouveau porté plainte en 2017. Avant que cette plainte ne connaisse le même sort, cette fois pour infraction insuffisamment caractérisée.
Laëtitia comme Margaux ont toute les deux reçu un « avis à victime » afin qu'elles se portent partie civile. On ne sait pas encore si c'est le cas.