Mediapart annonce que la femme politique qui a accusé Damien Abad dans ses colonnes mi-juin a porté plainte contre le ministre des Solidarités pour tentative de viol ce lundi 27 juin. Les faits auraient été commis en 2010. Damien Abad a lui-même porté plainte pour dénonciation calomnieuse.
La pression s'intensifie sur le ministre des Solidarités et par là même, le gouvernement. Lundi 27 juin, l'élue centriste qui avait accusé Damien Abad à la mi-juin dans Mediapart a porté plainte pour tentative de viol. Donnée par le média en ligne d'investigation, l'information a été confirmée par FranceInfo, qui a pu s'entretenir avec l'avocate de la plaignante, Me Raphaële Bialkiewicz.
Celle-ci précise avoir été « déposer la plainte tout à l'heure pour des faits [qui se seraient] produits au premier semestre 2010 ». Celle que Mediapart nomme Laëtitia, la plaignante, présidait alors la fédération des Jeunes Centristes. Damien Abad, lui, venait d'être élu eurodéputé.
Immédiatement après le dépôt de la plainte de Laëtitia, le ministre a annoncé à la presse qu'il portait plainte contre elle pour dénonciation calomnieuse. « Une nouvelle fois, je conteste avec la plus grande fermeté toute accusation de tentative de viol ou d’agression sexuelle, écrit-il. Je ne laisserai pas ces accusations mensongères et scandaleuses sans réponse. Dès ce jour, j’ai demandé à mes avocats de déposer une plainte en dénonciation calomnieuse ». Une « tentative d’intimidation des autres victimes » aux yeux de Me Raphaële Bialkiewicz.
Nommé le 20 mai au ministère des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées, venu du parti Les Républicains, Damien Abad est accusé de viol ou de tentatives de viol par trois femmes. Deux d'entre elles avaient témoigné dans une enquête de Mediapart parue le 21 mai, ouvrant la voie au témoignage de Laëtitia le 15 juin.
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En l'absence de plainte, le parquet de Paris avait jusqu'ici indiqué qu'il n'ouvrait pas d'enquête préliminaire, faute de pouvoir identifier les victimes et d'organiser une audition. Damien Abad réfute les accusations portées sur lui. La première ministre Elisabeth Borne avait, quant à elle, fait fuiter sa colère contre le ministre dans Paris Match la semaine dernière, le comparant à un « boulet ». Mais en public, à la question répétée de militantes féministes sur le maintien de ce « boulet », elle avait rétorqué : « En tant que Première ministre, je le dis aussi en tant que femme, il faut permettre à la justice d’établir les faits. » Ce qui laisse entendre qu'elle ne débranchera Damien Abad qu'en cas de condamnation.