Le député EELV Julien Bayou a été mis en retrait temporairement de la coprésidence du groupe écologiste à l'Assemblée nationale, après des soupçons de violences psychologiques sur une ex-compagne.
Au centre d'accusations de violences faites aux femmes, Julien Bayou a été mis en retrait temporairement de la coprésidence du groupe écologiste à l'Assemblée nationale, a révélé franceinfo mardi, le temps que la cellule des violences sexuelles et sexistes d'Europe Ecologie-Les Verts finisse ses investigations. Cyrielle Châtelain, l'autre coprésidente, assurera seule la présidence du groupe. Le député de la 5e circonscription de Paris reste cependant secrétaire national d'EELV jusqu'au congrès du parti en décembre.
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Il s'agit d'une « décision collective », prise mardi matin lors d'une réunion de groupe à l'Assemblée, a confirmé la députée EELV Sandra Regol, ce mercredi matin sur franceinfo. « Nous avons acté que la seule façon de donner un geste, de montrer que nous ne faisions pas semblant, était d'acter un retrait temporaire de Julien Bayou. […] Ses fonctions sont mises entre parenthèses quelques temps. C'est une diète médiatique et politique. Mais c'est surtout un geste de respect envers les femmes qui sont mobilisées et en colère contre les hommes politiques qui ne font rien », a‑t-elle poursuivi.
Dans un communiqué, le groupe écologiste à l'Assemblée nationale a précisé acter la décision « pour assurer la sérénité de la rentrée parlementaire » mais aussi que « cette situation ne vaut pas démission ».
Des comportements « de nature à briser la santé morale des femmes »
En juillet dernier, Le Figaro avait révélé qu'une ex-compagne de Julien Bayou avait saisi la cellule des violences sexuelles et sexistes du parti écologiste, sans provoquer plus de conséquences. Quelques jours après des accusations de violences conjugales contre le député LFI Adrien Quatennens, un tweet du mouvement Nous Toutes lundi, puis une prise de parole de Sandrine Rousseau dans C à Vous le même soir, ont remis en lumière cette information.
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Sur France 5, la finaliste de la primaire écologiste a affirmé avoir reçu chez elle (sans préciser de date) « très longuement » l’ex-compagne qui accuse le député de violences avant d’évoquer « des comportements qui sont de nature à briser la santé morale des femmes ». Elle a indiqué qu’au cours de leur échange, cette dernière était « vraiment très mal et déprimée » et qu’elle a d’ailleurs fait une tentative de suicide quelques temps après leur rencontre.« Elles sont manifestement plusieurs, moi, je n’ai entendu qu’un seul témoignage. Une enquête journalistique semble être en cours », a poursuivi Sandrine Rousseau, assurant qu’au parti cela « fait partie des questions qui vont venir sur la table ».
Dans un communiqué publié mardi sur Twitter, EELV a affirmé être « pleinement mobilisé dans la lutte contre les violences faites aux femmes » et confirmé que sa cellule des violences sexuelles et sexistes avait été saisie en juillet pour un signalement concernant Julien Bayou. La cellule « travaille à son rythme avec pour seul souci la recherche de la vérité », précise le parti. Face aux inquiétudes concernant la lenteur de l'enquête ou une possible influence politique, le parti affirme que la commission « doit continuer son travail en toute indépendance et sérénité ». « Lorsqu'elles seront portées à sa connaissance, EELV suivra les recommandations de la cellule », conclut-il.