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© Hedi Benyounes / Unsplash

Prison : l'État condam­né pour la déten­tion "indigne" d'une femme obli­gée de par­ta­ger sa cel­lule de 11 m² avec quatre autres détenues

Sur 40 jours de détention à la maison d'arrêt de Mulhouse en 2018, une détenue en avait passé 30 dans une cellule d'une superficie de 11,81 m2, qu'elle partageait avec... quatre autres détenues. L'État a été condamné mi-novembre pour des "conditions indignes de détention".

Le tribunal administratif de Strasbourg a condamné l'État mi-novembre pour des "conditions indignes de détention" à la maison d'arrêt de Mulhouse (Haut-Rhin), où cinq détenues cohabitaient dans une cellule de moins de 12 mètres carrés.

Le tribunal reconnaît, dans sa décision datée du 16 novembre, le "préjudice moral" subi par une détenue incarcérée du 18 mai au 27 juin 2018 à Mulhouse, et condamne l'État à verser 1.000 euros "en réparation".

Car sur 40 jours de détention, la détenue avait passé les dix premiers dans une cellule "réservée aux nouvelles arrivantes, d'une superficie de 6,46 m2, qu'elle partageait avec une autre détenue". Puis elle avait passé 30 jours dans une cellule d'une superficie de 11,81 m2, qu'elle partageait avec... quatre autres détenues.

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Pas d'intimité et des risques en matière d'hygiène

Le tribunal a souligné "la sur-occupation de cette dernière cellule", laissant à chaque détenue "moins de 3 m2 d'espace individuel, sans compter l'emprise au sol du mobilier (lits superposés, table, chaises, toilettes)". Il pointe également l'absence de véritable séparation avec les toilettes, "interdisant ainsi toute forme d'intimité et induisant des risques en matière d'hygiène", et relève l'absence de système d'aération.

Sur les arguments soulevés en défense par le ministère de la justice, qui faisait état de "travaux de rénovation" achevés à la maison d'arrêt, le tribunal pointe que seule "la réalisation des peintures dans les coursives du bâtiment, et non dans les cellules" est établie.

La détenue "a été incarcérée dans des conditions indignes (...) pendant une période totale de 40 jours", conclut le tribunal. L'affaire avait été portée par la mère de la détenue, après le décès de cette dernière, survenu en 2020.

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