Comme les années précédentes, la grande majorité des victimes sont des femmes (87%), indique le ministère de l'Intérieur qui publie ces statistiques.
En 2021, les services de sécurité français ont enregistré 208 000 victimes de violences commises par un·e conjoint·e ou un·e ex-conjoint·e, soit 21% de plus qu'en 2020. Le ministère de l'Intérieur, qui publie ces chiffres ce jeudi 15 décembre, indique que 87% des victimes sont des femmes, soit 180 740 personnes et la moitié ont entre 25 et 39 ans. Pour aboutir à ces statistiques, l'administration a regroupé les infractions constatées à la suite d'une plainte, d'un signalement, d'un témoignage, d'un flagrant délit, d'une dénonciation ou encore sur l’initiative des forces de l’ordre.
Le rapport note que deux tiers de ces violences conjugales sont des violences physiques, un peu moins d'un tiers sont des violences psychologiques ou verbales, et que les violences sexuelles ne concernent que 4% des victimes. En ce qui concerne la répartition géographique, La Guyane, la Seine-Saint-Denis, le Nord, la Réunion, le Pas-de-Calais et le Lot-et-Garonne sont les départements où le nombre de femmes victimes enregistrées pour 1 000 habitantes est le plus élevé.
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Pour expliquer une telle hausse, le ministère souligne que « le nombre d’enregistrements a pratiquement doublé depuis 2016, dans un contexte de libération de la parole et d’amélioration des conditions d’accueil des victimes par les services de police et de gendarmerie. » Et de préciser ainsi que « la part des faits anciens (commis antérieurement à l’année de leur enregistrement) n’a cessé d’augmenter depuis 2016, passant de 18 % à 28 %. » En 2020 déjà, une hausse de 10% des victimes avait été observée.
Enfin, le ministère laisse entendre que ces chiffres, en hausse pourtant significative, ne sont encore pas exhaustifs : « Les victimes de violences conjugales signalent rarement aux services de sécurité les faits qu’elles ont subis. Ainsi, d’après l’enquête de victimation Genese, moins d’une victime de violences conjugales sur quatre a porté plainte en 2020. »
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