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Royaume-​Uni : la san­té men­tale des filles s'est davan­tage dégra­dée pen­dant la pan­dé­mie que celle des garçons

Au moyen de ques­tion­naires sur le bien-​être men­tal pen­dant la crise sani­taire, des chercheur·ses ont mon­tré que les jeunes filles ont davan­tage souf­fert de la pan­dé­mie de Covid-​19 que les gar­çons au Royaume-Uni. 

Au Royaume-​Uni, pen­dant la pan­dé­mie de Covid-​19, la san­té men­tale des filles a davan­tage été mise à l'épreuve que celle des gar­çons, selon une étude publiée à la fin du mois de mai dans la revue d'économie Economics Letters, et menée par des chercheur·ses bri­tan­niques (City University of London) et australien·nes (Université de Wollongong et Royal Melbourne Institute of Technology). 

Des jeunes anglai·ses âgé·es de 10 à 15 ans ont été interrogé·es à trois reprises, en juillet et novembre 2020, puis en mars 2021, sur leur bien-​être men­tal en lien avec la crise sani­taire, répon­dant au Strengths and Difficulties Questionnaire (SDQ), un ques­tion­naire de 25 ques­tions regrou­pant cinq thé­ma­tiques (hyperactivité/​inattention, symp­tômes émo­tion­nels, pro­blèmes de conduite, pro­blèmes de rela­tions avec les pairs et com­por­te­ment pro-​social). Les chercheur·ses ont obte­nu en tout 21.269 témoi­gnages. Les réponses de tou·tes ces répondant·es ont ensuite été regrou­pées pour créer une échelle de dif­fi­cul­tés émo­tion­nelles et com­por­te­men­tales totales, allant de 0 à 40. 

Il en res­sort que les dif­fi­cul­tés émo­tion­nelles et com­por­te­men­tales totales des filles ont aug­men­té pen­dant la pan­dé­mie de 1,619 point par rap­port aux gar­çons – pour qui l'étude ne montre pas de dif­fé­rence notable sur le bien-​être entre l'avant-pandémie et la période de pan­dé­mie. Par ailleurs, avant l'arrivée du Covid-​19, « il n'y avait pas de dif­fé­rences notables dans les dif­fi­cul­tés entre les filles et les gar­çons », expliquent les chercheur·ses. Aucune expli­ca­tion n'est néan­moins avan­cée pour jus­ti­fier ces écarts entre les deux sexes.

Les familles à faible reve­nu plus touchées

« Les résul­tats de la recherche mettent en évi­dence de forts impacts sexués, les dif­fi­cul­tés émo­tion­nelles et com­por­te­men­tales aug­men­tant davan­tage chez les filles de 10–15 ans que chez les gar­çons pen­dant la pan­dé­mie de Covid-​19 par rap­port aux années pré-​pandémie. L’impact est obser­vé dans tous les groupes de reve­nus, bien que la dif­fé­rence soit plus saillante dans les familles à faibles reve­nus », sou­ligne Agne Suziedelyte, co-​auteure de l'étude et maître de confé­rences au dépar­te­ment d'économie de la City University of London, dans un com­mu­ni­qué de presse.

En effet, les filles des familles à faible reve­nu étaient plus expo­sées aux dif­fi­cul­tés émo­tion­nelles et com­por­te­men­tales avec une aug­men­ta­tion de 2,162 points, par rap­port aux gar­çons. Dans les familles à reve­nu éle­vé, les dif­fi­cul­tés des filles ont cepen­dant aug­men­té de manière moins impor­tante, en moyenne de 1,306 point.

En France, des inquié­tudes sur la san­té men­tale des adolescent·es sont éga­le­ment appa­rues, autant pour les filles que pour les gar­çons, notam­ment dans des études men­suelles de Santé Publique France, notant que le pas­sage aux urgences pour les gestes sui­ci­daires, les idées sui­ci­daires et les troubles de l’humeur pour les moins de 24 ans se main­te­nait à un niveau éle­vé. Claire Hédon, la Défenseure des droits, a récem­ment appe­lé à mettre en place un plan d'urgence pour la san­té men­tale des jeunes.

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