Un juge du Montana a rejeté, mardi, la plainte de l'élue transgenre Zooey Zephyr, qui contestait son exclusion de la Chambre des représentants du Montana (États-Unis), sur fond de polémique autour d'une loi restreignant les parcours de transition des mineur·es.
Lundi, Zooey Zephyr, la première élue ouvertement transgenre du Montana (États-Unis), annonçait sur Twitter qu'elle avait déposé plainte après que la Chambre des représentants de son État lui a interdit d'y siéger jusqu'à la fin de la session parlementaire, qui intervient ce vendredi. Mais un juge de la cour de district du Montana a rejeté cette plainte, a indiqué CNN mardi soir.
« La requête de la plaignante demande à la cour d'interférer avec une autorité législative, ce qui va au-delà de son autorité », écrit le juge Mike Menahan dans sa décision, consultée par le média américain. Ce dernier ajoute que la Constitution du Montana donne explicitement le droit à la Chambre des représentants d'exclure ou de punir l'un·e de ses membres « s'il existe un motif valable ».
Sur Twitter, la jeune démocrate de 34 ans estime que cette décision est une suite « dangereuse et antidémocratique » à son exclusion. « Cette décision sape tous les fondements sur lesquels s'est construit notre pays, poursuit l'élue. Elle signifie qu'il n'y a plus aucun droit à la liberté d'expression au sein de la Chambre, et qu'elle peut silencier l'une des ses membres ainsi que les électeurs qu'elle représente. » Elle se dit prête à prendre la voie « des urnes », sans donner plus de précisions.
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Du « sang sur les mains »
Lundi, Zooey Zephyr avait porté plainte, estimant que son interdiction de siéger au sein de la Chambre des représentants était à la fois une violation du premier amendement de la Constitution des États-Unis, celui de la liberté d'expression, ainsi que du droit de représentation des 11.000 citoyen·nes de sa circonscription.
Elle s'était attirée, la semaine dernière, les foudres des républicain·es qui dominent la Chambre des représentants du Montana. Elle avait notamment dit que ces dernie·ères allaient avoir du « sang sur les mains » s'ils et elles votaient une loi empêchant les mineur·es trans d'avoir accès à des soins lors d'une transition de genre.
Cette loi vise à interdire l'accès des enfants aux bloqueurs de puberté, aux hormones et à la chirurgie d'affirmation de genre. Après son vote au sein de la Chambre, elle a finalement été signée par le gouverneur républicain de l'État, Greg Gianforte, vendredi, en fin de journée, rapporte NPR. Le Montana rejoint une liste de près de 15 États ayant mis en place une telle législation, selon la radio publique américaine.