Quatre mois après une enquête de la BBC sur McDonald’s, le patron du groupe pour le Royaume-Uni et l’Irlande a indiqué, lors d’une audition parlementaire, qu’"une à deux" accusations de harcèlement sexuel émanaient d’employées chaque semaine.
Lors d’une audition parlementaire, Alistair Macrow, le patron de McDonald’s pour le Royaume-Uni et l’Irlande, a affirmé mardi 14 novembre que le géant des fast-foods faisait l’objet d'"une à deux" accusations de harcèlement sexuel par semaine de la part d’employées.
Par ailleurs, quelque cinq signalements de harcèlement moral sont également reçus chaque semaine par la direction de McDonald’s au Royaume-Uni et en Irlande, a affirmé Alistair Macrow devant la commission des entreprises et du commerce à Westminster.
Il assure que les témoignages d’employé·es qui se disent victimes de harcèlement au travail sont "vraiment horribles et durs à entendre". Cette audition intervient après une série d’accusations de harcèlement sexuel ou raciste dévoilées cet été lors d’une enquête de la BBC. Depuis la publication de cette enquête et le scandale qu’elle a déclenché, McDonald’s dit avoir licencié 18 employé·es et pris 75 mesures de sanctions, après avoir examiné 157 cas signalés, tandis que 249 cas restent à étudier.
Il y a quelques jours, le cabinet d’avocats Leigh Day a lancé une plainte en nom collectif pour le compte d’employé·es de McDonald’s qui disent avoir été victimes d’agressions ou de harcèlement. En juillet, le géant de la restauration rapide avait dit mettre en place une unité pour enquêter sur les cas de harcèlement ou agressions sexuelles ou encore de racisme sur ses sites au Royaume-Uni après les accusations d’une centaine d’employé·es relayées par la BBC.
La situation ne s'est pas améliorée
Alistair Macrow a répété être "absolument déterminé" à mettre fin à ces comportements, à "identifier les individus responsables et s’assurer qu’ils sont éradiqués de notre entreprise".
Plus tôt lors de l’audition parlementaire, des dirigeants syndicaux ont affirmé que contrairement aux dires du patron de McDonald’s pour le Royaume-Uni et l’Irlande, la situation ne s’était pas améliorée au sein de l’entreprise depuis qu’elle a lancé ses investigations en interne. Les syndicats affirment aussi que McDonald’s a régulièrement recours à des accords amiables avec les victimes présumées de harcèlement comprenant des clauses de confidentialité.
Le géant du fast-food avait déjà été visé par des accusations il y a quatre ans, quand le Syndicat des travailleurs de la boulangerie et de l’alimentation (BFAWU) avait affirmé que plus de 1 000 employées se disaient victimes de harcèlement sexuel et de mauvais traitements.
L’enquête de la BBC révélait que de nombreuses employées mineures déclaraient avoir été victimes de harcèlement sexuel ou moral. Une ex-employée, Shelby, qui n’avait que 16 ans lorsqu’elle a commencé à travailler chez McDonald’s, a notamment confié avoir été constamment touchée de façon inappropriée et non souhaitée par des employés hommes plus âgés en cuisine.
La chaîne de restauration rapide compte 177 000 employé·es au Royaume-Uni dont une majorité très jeunes, voire adolescent·es.