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© Claudio Schwarz

Les électeur·rices de Floride appelé·es à se pro­non­cer sur le droit à l’avortement en novembre

Alors que la pos­si­bi­li­té d’avoir recours à l’IVG est de plus en plus mena­cée dans les États diri­gés par les républicain·es, la Cour suprême de Floride a vali­dé, lun­di, l’inscription sur les bul­le­tins de vote, aux élec­tions amé­ri­caines de novembre, d’un amen­de­ment garan­tis­sant ce droit. 

À l’issue d’une lutte pour mettre le droit à l’interruption volon­taire de gros­sesse (IVG) au cœur de la cam­pagne élec­to­rale, les militant·es ont obte­nu, lun­di 1er avril, l’inscription sur les bul­le­tins de vote d’un amen­de­ment garan­tis­sant ce droit lors des pro­chaines élec­tions en Floride. Elle a néan­moins été net­te­ment tem­pé­rée par une déci­sion, ren­due simul­ta­né­ment par la plus haute juri­dic­tion de cet État du sud-​est, auto­ri­sant l’entrée en vigueur d’une loi inter­di­sant l’IVG au-​delà de six semaines de grossesse. 

Des militant·es tentent, dans une quin­zaine d’États du pays, de faire ins­crire la ques­tion de l’avortement sur les bul­le­tins de vote, ce qui pour­rait faci­li­ter une mobi­li­sa­tion de l’électorat démo­crate, en par­ti­cu­lier chez les jeunes. Parmi ces États, plu­sieurs sont sus­cep­tibles de faire bas­cu­ler l’élection, comme la Pennsylvanie (nord-​est), l’Arizona ou le Nevada (sud-​ouest). Ils ont déjà obte­nu gain de cause dans les États de New York et du Maryland (est) et désor­mais en Floride.

Contre “l’ingérence de l’État dans l’avortement”

Une péti­tion citoyenne ayant ras­sem­blé le nombre requis de quelque 900 000 signa­taires pro­pose que l’amendement à la Constitution de Floride “limite l’ingérence de l’État dans l’avortement”. La Cour suprême de l’État rejette les objec­tions des auto­ri­tés répu­bli­caines et “approuve l’inscription de l’amendement pro­po­sé sur le bul­le­tin de vote” lors des élec­tions pré­si­den­tielles et légis­la­tives de novembre. S’il est adop­té par au moins 60 % des voix, il sera ajou­té à la Déclaration des droits de la Constitution de Floride. Ce texte inter­dit “l’adoption de toute loi pro­hi­bant, cri­mi­na­li­sant, retar­dant ou restrei­gnant l’avortement avant la via­bi­li­té ou lorsqu’il est néces­saire pour pro­té­ger la san­té de la patiente”, la via­bi­li­té du fœtus étant géné­ra­le­ment esti­mée autour de vingt-​quatre semaines.

"Démocratie directe"

L’une des ini­tia­trices de la péti­tion, Lauren Brenzel, a salué la déci­sion de la Cour suprême, sou­li­gnant dans un com­mu­ni­qué que les res­pon­sables poli­tiques de l’État “essayaient d’interdire l’avortement avant que la plu­part des femmes se rendent même compte qu’elles sont enceintes”. Elle ajoute : “Les Floridiens ont vu leur Parlement adop­ter une inter­dic­tion de l’avortement à par­tir de quinze semaines, puis de six semaines et ceci est notre chance de par­ti­ci­per à une démo­cra­tie directe pour arrê­ter ces poli­tiques impo­pu­laires et nui­sibles.”

Car, dans l’immédiat, la plus haute juri­dic­tion de Floride a éga­le­ment reje­té, lun­di, la sus­pen­sion d’une loi pro­mul­guée en avril 2023 par le gou­ver­neur répu­bli­cain de l’État, Ron DeSantis, inter­di­sant l’avortement au-​delà de six semaines de gros­sesse. Ce texte entre­ra donc en vigueur dans trente jours. Par ailleurs, en mars, le pré­dé­ces­seur répu­bli­cain de Joe Biden, Donald Trump, a indi­qué qu’il pour­rait se pro­non­cer pour une inter­dic­tion natio­nale au-​delà de quinze ou seize semaines. Mais il a éga­le­ment esti­mé qu’il ne reve­nait pas à l’administration fédé­rale de tran­cher sur ces ques­tions, met­tant en garde contre le coût élec­to­ral d’une posi­tion trop conser­va­trice sur ce sujet émi­nem­ment sen­sible. “Cette nou­velle inter­dic­tion extrême – à laquelle Donald Trump a per­son­nel­le­ment ouvert la voie – va repré­sen­ter une inter­dic­tion pour tout le Sud-​Est” du pays, a réagi dans un com­mu­ni­qué l’équipe de cam­pagne de Joe Biden. Ce der­nier a fait de la pro­tec­tion du droit à l’IVG un axe de sa cam­pagne, face à son pré­dé­ces­seur répu­bli­cain Donald Trump.

À lire aus­si l États-​Unis : la posi­tion des répu­bli­cains sur l’avortement les des­sert dans la course à la présidentielle

En effet, Donald Trump se targue d'avoir, par ses nomi­na­tions à la Cour suprême des États-​Unis, abou­ti au revi­re­ment de juris­pru­dence de juin 2022 qui a annu­lé la garan­tie fédé­rale du droit à l'avortement. Depuis cette déci­sion, redon­nant aux États toute lati­tude pour légi­fé­rer dans ce domaine, une ving­taine d’entre eux ont inter­dit ou sévè­re­ment res­treint l'accès à l’IVG.

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