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Roberta Metsola (European Parliament from EU/Wikimedia Commons)

Roberta Metsola, l'inquiétante vic­toire d'une anti-​IVG à la tête du Parlement européen

La Maltaise Roberta Metsola a été nommée, mardi 18 janvier, présidente du Parlement européen. Ses positions anti-IVG sont sources d’inquiétude pour les défenseu·res de ce droit.

Elle est seulement la troisième femme à devenir présidente du Parlement européen, après Simone Veil (1979-1982) et Nicole Fontaine (1999-2002). Mais, quarante-trois ans après l’élection de l’ardente défenseure du droit à l’avortement, la victoire dès le premier tour du scrutin, mardi, de Roberta Metsola n’a pas le même goût.

Une Maltaise anti-IVG

Cette Maltaise de 43 ans, diplômée du prestigieux Collège de Bruges, est députée européenne depuis 2013 et a occupé le poste de vice-présidente du Parlement européen à partir de 2020. Elle prend la succession de David Sassoli, mort à 65 ans le 11 janvier dernier, et dont elle avait assuré l'intérim à l'automne 2021 au moment où le social-démocrate souffrait d'une pneumonie.

Membre du Parti populaire européen (PPE), groupe conservateur au sein de l’institution européenne, et du Parti nationaliste à Malte, elle est présentée comme plus progressiste que ses collègues, notamment pour sa défense des droits des personnes LGBT+ et concernant ses positions sur l’accueil des migrant·es. Mais elle partage, avec son pays d’origine, les positions les plus extrêmes concernant l’avortement. Au sein de l’archipel, l’IVG est totalement illégale. Et celle qui se présentait encore il y a quelques semaines sur Twitter comme « Maman de quatre garçons », avant son poste de vice-présidente, est plus que loquace sur son opposition à l’IVG.

Elle a, comme le rappelle Mediapart, systématiquement voté contre des textes garantissant le droit à l’avortement. En juin 2021, elle avait par exemple rejeté un rapport faisant de l’avortement un droit humain. Et en septembre dernier, elle s’était abstenue lors d’un vote sur un texte proposant de criminaliser les violences faites aux femmes.

Une victoire symboliquement forte

Le ou la présiden·te du Parlement européen n’a pas des pouvoirs démesurés, devant principalement veiller au respect des règles parlementaires et superviser les différentes activités de cette institution européenne. Le droit à l’avortement est, de plus, une compétence de chaque Etat, comme le rappelle la Ligue des droits de l’homme. Le Parlement n’a donc aucune compétence pour légiférer en la matière. Mais nommer une personne aussi connue pour ses positions anti-IVG n’est pas anodin, alors que de nombreuses femmes se battent encore en Europe pour ce droit. Comme en Pologne, où depuis un an, l’avortement fait l’objet d’une quasi-interdiction, rapporte Amnesty International.

Lire aussi I Pologne : manifestation massive pour le droit à l’avortement à Varsovie

En France, la victoire de la Maltaise a été accueillie plus que froidement par l'exécutif.  « Le symbole de son élection me gêne », a affirmé, sur Franceinfo, Clément Beaune, secrétaire d'État chargé des Affaires européennes. Ce mercredi, Emmanuel Macron était présent à Strasbourg, au Parlement européen, pour inaugurer ses fonctions de président du Conseil de l'Union Européenne. Lors d'un discours, notamment prononcé devant la nouvelle présidente, il a annoncé vouloir inscrire le droit à l'avortement dans la Charte européenne des droits fondamentaux.

De son côté, Roberta Metsola a assuré vouloir représenter les positions du Parlement européen, quelles que soient les siennes. Les premiers mois de son élection vont être scrutés avec attention.

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