Le mouvement d’étudiant·s propalestinien·nes a pris de l’ampleur, mardi 7 mai, sur les campus en Suisse, avec l’occupation de locaux à Lausanne mais aussi à Zurich et Genève.
Les étudiant·es de l’Université de Lausanne (Unil) ont été les premier·ères à lancer le mouvement de soutien propalestinien en occupant le hall d’un bâtiment dès jeudi dernier pour réclamer, notamment, la fin de la collaboration avec les universités israéliennes. Ils et elles étaient plusieurs centaines hier, lundi 6 mai.
Dans un communiqué, la direction de l’université a répondu en estimant “qu’il n’y a pas de raison d’interrompre ces relations”. À Lausanne, comme sur les autres campus du pays alpin, ces étudiant·es veulent dénoncer l’offensive israélienne dans la bande de Gaza, déclenchée par l’attaque sans précédent menée le 7 octobre sur le territoire israélien par le mouvement islamique palestinien Hamas.
La direction de l’Unil et le collectif étudiant n’ont pas réussi à s’entendre, lundi, sur les modalités d’une rencontre, indique l’agence Keystone-ATS. Mardi, le mouvement s’est étendu à la prestigieuse École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), a constaté un photographe de l’AFP. Un groupe d’étudiant·es propalestinien·nes annonce avoir décidé “d’occuper pacifiquement” le hall de l’établissement. Ils et elles sont plusieurs dizaines, a indiqué une porte-parole de l’université.
"Un boycott académique"
Les étudiant·es exigent “un boycott académique” des institutions israéliennes et “la fin de la censure à l’EPFL”. Ils et elles plaident aussi pour un cessez-le-feu, le rétablissement du financement de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (Unrwa) et la fin “de l’occupation et de l’apartheid”, écrivent-ils·elles lundi dans un communiqué.
De son côté, l’École polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) a également vu quelques dizaines d’étudiant·es s’asseoir dans son hall d’entrée mardi, peu avant midi. Les manifestant·es ont notamment crié “Free Palestine” et ont posé sur le sol une affiche sur laquelle on pouvait lire “No Tech for Genocide”, avant d’être évacué·es par la police, selon l’agence de presse Keystone-ATS.
A Genève, la Coordination étudiante Palestine-Université de Genève (CEP-UnigGe) a investi un hall de l'université avec des tables, des chaises et des canapés aux alentours de midi, rapporte l'agence de presse. De nombreux drapeaux palestiniens ont été déployés à tous les étages du bâtiment, ainsi que des banderoles avec les messages : "Free Palestine, stop genocide" et "From the river to the sea, Palestine will be free”.
Une assemblée est prévue ce mardi 7 mai. Dans une lettre au rectorat, le collectif CEP-UnigGe demande notamment de favoriser la venue d'étudiant·es palestinien·nes et "un arrêt immédiat des liens entre l'université de Genève et les universités israéliennes".
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