La reine Elizabeth II est morte à l’âge de 96 ans

Elizabeth II est décé­dée ce 8 sep­tembre. Avec sa dis­pa­ri­tion, c’est tout un pan de l’Histoire du Royaume-​Uni qui s’éteint. Mais c’est sur­tout la fin – pour un temps – de la royau­té au fémi­nin outre-​Manche : il n’y aura plus de femmes sur le trône bri­tan­nique avant au moins trois générations. 

Elizabeth II in Berlin 2015 cropped
Elisabeth II en 2015 /​Wikimedia Commons

« Le pont de Londres s’est effon­dré ». Trois mois après son jubi­lé de pla­tine célé­brant ses soixante-​dix années de règne, la reine Elizabeth II est décé­dée ce jeu­di 8 sep­tembre, a annon­cé le Palais de Buckingham aux alen­tours de 19h30. Celle qui avait sur­vé­cu à quinze pre­miers ministres bri­tan­niques s’est éteinte à l’âge de 96 ans, dans sa rési­dence d’été de Balmoral en Écosse entou­rée de ses quatre enfants et de ses petits-​enfants. Parmi eux·elles, le prince Charles qui devient, à 73 ans, le nou­veau sou­ve­rain du Royaume-​Uni et chef du Commonwealth.

Si la reine délé­guait de plus en plus une part crois­sante de ses fonc­tions à son fils Charles, c’est bien elle qui a incar­né jusqu’à son der­nier souffle la monar­chie bri­tan­nique. Il faut dire qu’avec ses soixante-​dix années de règne au comp­teur, Elizabeth II a bat­tu le record de lon­gueur de règne pour un·e monarque bri­tan­nique. Devenue sou­ve­raine de manière pré­ci­pi­tée, à seule­ment 25 ans, à la mort de son père le roi George VI, Elizabeth II a mar­qué des géné­ra­tions dans le monde entier. De fait, qua­si­ment tous·tes les Britanniques n’ont connu qu’elle.

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Sans aller jusqu’à par­ler d’icone fémi­niste, elle a su insuf­fler – à la hau­teur de ce que son sta­tut lui per­met­tait – un léger vent de moder­ni­té sur la monar­chie bri­tan­nique. Parmi ses faits d’armes : elle a envoyé son fils Charles à l’école, fai­sant de lui le pre­mier héri­tier direct à se mélan­ger à d’autres enfants de sa géné­ra­tion. Ou en 2013, lorsqu’elle a don­né son assen­ti­ment pour chan­ger les règles de la suc­ces­sion royale : rom­pant avec une tra­di­tion vieille de trois siècles, cette nou­velle loi a ins­tau­ré la pri­mo­gé­ni­ture abso­lue. En clair, la reine a dit « yes » pour mettre fin à la pri­mau­té mas­cu­line : doré­na­vant, c’est l’aîné·e du sou­ve­rain ou de la sou­ve­raine qui pren­dra sa suite, fille ou garçon.

Deuil pro­to­co­laire

L’opération London Bridge – du nom du pro­to­cole qui ins­ti­tu­tion­na­lise le scé­na­rio des funé­railles de la reine – s’est donc enclen­chée. Un scé­na­rio extrê­me­ment codi­fié car, avec la perte de son illustre sou­ve­raine, le Royaume-​Uni s’apprête à vivre l’évènement cer­tai­ne­ment le plus his­to­rique et média­tique de ce siècle. Un beau clin d'oeil à sa jeu­nesse, lors de laquelle son cou­ron­ne­ment, retrans­mis en direct le 2 juin 1953, atti­ra plus de 277 mil­lions de téléspectateur·rices et demeu­ra ain­si l'événement retrans­mis en direct le plus sui­vi de l'histoire jusqu'au pre­mier pas de l'homme sur la lune en 1969. Que ce soit dans les minis­tères, dans les rédac­tions ou chez les fabri­cants de mugs, la mort d’Élizabeth II sera au cœur des pré­oc­cu­pa­tions des pro­chaines semaines. Juste après le décès de la reine, les représentant·es dans les royaumes du Commonwealth, les gouverneur·ses et les ambassadeur·rices bri­tan­niques ont été mis·es dans la confi­dence de sa dis­pa­ri­tion avant la presse et les dra­peaux du pays ont été mis en berne.

Comme le veut le pro­to­cole minu­tieux, le pays vient de ren­trer dans une période de dix jours de deuil natio­nal. Il dure­ra jusqu’aux funé­railles d'Elizabeth II, qui auront lieu dans l’abbaye de Westminster à Londres. Mais avant cela, son cer­cueil sera entre­po­sé au palais de Westminster afin que la popu­la­tion puisse venir se recueillir. Son corps sera ensuite inhu­mé dans la cha­pelle com­mé­mo­ra­tive du roi George VI au châ­teau de Windsor dans le sud-​est de l’Angleterre.

Avec la dis­pa­ri­tion d’Elizabeth II, c’est une cer­taine idée de la monar­chie, aus­tère et tra­di, qui fait ses adieux. C’est aus­si tout un pan de l’Histoire du Royaume-​Uni qui s’éteint. Mais c’est sur­tout la fin – pour un temps – du pou­voir au fémi­nin outre-​Manche : il n’y aura plus de femmes sur le trône bri­tan­nique avant au moins… trois géné­ra­tions (Charles sera sui­vi de son fils William, lui-​même sui­vi de son fils Georges).

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