L’hôpital al-Shifa, le plus important de Gaza, fait l’objet ce mercredi d’une opération militaire de l’armée israélienne. Face à cette nouvelle offensive d’Israël, L’ONU et La Croix-Rouge se disent "extrêmement inquiètes", alors qu’environ 2 300 personnes se trouvent à l’intérieur de cet hôpital dans des conditions désastreuses.
Pas d’eau, pas d’électricité. L’immense complexe hospitalier d’Al-Shifa est depuis plusieurs jours au cœur des combats entre soldats israéliens et combattants islamistes. Il représente un objectif majeur pour Israël qui a juré "d’anéantir" le Hamas. L’État israélien affirme que l’hôpital al-Shifa sert de base stratégique au mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza et qui a mené l’attaque du 7 octobre sur le sol israélien.
Sur X (ex-Twitter), Martin Griffiths, responsable des opérations humanitaires d’urgence de l’ONU, s’est dit "horrifié par les informations faisant état de raids militaires à l’hôpital al-Shifa à Gaza". Selon l’ONU, environ 2 300 personnes, dont des patient·es, des soignant·es et des déplacé·es de guerre, se trouveraient actuellement à l’intérieur de cet hôpital. "La protection des nouveaux-nés, des patients, du personnel médical et de tous les civils doit primer sur toute autre préoccupation", a insisté M. Griffiths. "Les hôpitaux ne sont pas des champs de bataille", a‑t-il souligné.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ainsi que le patron de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) se sont pour leur part dits "extrêmement inquiets" de l’impact sur les personnels médicaux, les patient·es et les civil·es qui ont trouvé refuge dans l’hôpital. "Les patients, le personnel médical et les civils doivent être protégés à tout moment", rappelle le CICR, qui ajoute être en contact "avec les autorités concernées". Le patron de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a jugé sur X (ex-Twitter) que "les informations sur une incursion militaire dans l’hôpital d’al-Shifa sont profondément préoccupantes". Il a également indiqué que l’OMS avait une nouvelle fois perdu le contact avec le personnel de santé de l’hôpital.
Selon des informations partagées, mardi, par le gouvernement du Hamas, les bombardements incessants auraient coûté la vie à 11 320 Palestinien·nes dont 4 650 enfants et 3 145 femmes depuis l’attaque du 7 octobre. Dans une vidéo envoyée à la presse, Martin Griffiths a affirmé que "le Hamas ne doit pas, ne devrait pas, utiliser un lieu tel qu’un hôpital pour se protéger" et il a également souligné que la traque des dirigeants du mouvement islamiste palestinien ne devait pas servir d’excuse pour s’en prendre militairement à un hôpital. "Nous estimons que ces deux questions sont tout aussi importantes et tout aussi compréhensibles pour les deux parties", a‑t-il ajouté. M. Griffiths s’est également dit préoccupé par "le sort des patients qui se trouvent dans un hôpital qui ne fonctionne pas". Le responsable des opérations humanitaires d’urgence de l’ONU a déclaré comprendre "que les Israéliens cherchent à retrouver les dirigeants du Hamas", tout en ajoutant : "Ce n’est pas de notre responsabilité. Notre souci est de protéger la population de Gaza."