Mercredi, lors d’une réunion du Parti travailliste, la Première ministre néo-zélandaise a annoncé par surprise qu’elle quitterait ses fonctions à compter du 7 février.
« Je suis humaine, les hommes politiques sont humains. » Jacinda Ardern, l'une des rares femmes Premières ministres à travers le monde, a annoncé mercredi sa démission, lors d'une réunion du Parti travailliste néo-zélandais, dont elle fait partie. La femme politique de 42 ans a affirmé n'avoir « plus assez d'énergie » et qu'« il était temps » qu'elle quitte ses fonctions.
« Je pars parce qu'avec un rôle aussi important vient des responsabilités. La responsabilité, notamment, de savoir quand vous êtes la bonne personne pour diriger un pays, et quand vous ne l'êtes plus. Je sais ce que demande un tel rôle. Et je n'ai plus assez d'énergie en moi pour le faire pleinement. C'est aussi simple que cela », a‑t-elle expliqué.
Son annonce a pris de court de nombreu·ses Néo-Zélandai·ses. Elle intervient cependant après plusieurs mois de crise économique, causée par la pandémie de Covid-19, qui avait fait chuter sa popularité. Comme le rappelle l'envoyée spéciale du Guardian en Nouvelle-Zélande, les derniers sondages donnent le Parti travailliste légèrement derrière la coalition de centre-droit, en vue des prochaines élections générales.
Deux mandats salués
En 2017, Jacinda Ardern, âgée de 37 ans, était devenue la plus jeune dirigeante d'un gouvernement lorsqu'elle avait été élue Première ministre. Son premier mandat avait été marqué par sa gestion saluée de l'attentat de Christchurch, lorsqu'un suprémaciste blanc était entré dans deux mosquées et avait tué 51 personnes en 2019. Elle était apparue avec un foulard sur la tête pour réconforter les familles des victimes après la fusillade, un geste qu'elle avait qualifié de spontané. Sa gestion de la pandémie de Covid-19 avait également été applaudie, et lui avait permis d'obtenir un second mandat à l'automne 2020.
La trentenaire s'était aussi fait connaître pour ses positions et gestes féministes forts, notamment lorsqu'en septembre 2018, elle était apparue à l’Assemblée générale annuelle de l’ONU avec Neve, sa fille alors âgée de trois mois. Pour la première fois, une femme dirigeante emmenait son bébé dans l'hémicycle des Nations Unies.
Jacinda Ardern quittera officiellement ses fonctions le 7 février. La cheffe du gouvernement continuera néanmoins d'exercer son mandat de députée jusqu'à la tenue des élections générales, le 14 octobre 2023.