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L'espace Léopold, le siège du Parlement européen à Bruxelles. Chambre principale du Parlement. © Wikipedia

IVG : les eurodéputé·es votent en faveur de son ins­crip­tion dans la Charte des droits fondamentaux

Alors que la Pologne débat ce ven­dre­di d'une léga­li­sa­tion de l'IVG, les eurodéputé·es se sont prononcé·es jeu­di pour l’inclusion du droit à l’avortement dans la Charte des droits fon­da­men­taux de l’Union euro­péenne. Mais pour que cette modi­fi­ca­tion soit effec­tive, il faut l’accord una­nime des États membres.

Les député·es européen·nes ont voté, jeu­di 11 avril, en faveur de l’inclusion du droit à l’avortement dans la Charte des droits fon­da­men­taux de l’Union euro­péenne, une modi­fi­ca­tion qui n’a tou­te­fois aucune chance d’aboutir à ce stade puisqu’elle néces­si­te­rait l’accord una­nime des États membres.

La réso­lu­tion, por­tée par les groupes Socialistes et démo­crates (S&D), Renew Europe (cen­tristes et libé­raux), les Verts et The Left (gauche radi­cale), a été adop­tée à 336 voix pour, 163 contre et 39 abs­ten­tions, lors d’une mini-​session plé­nière à Bruxelles.

“Un droit humain”

Le vote des eurodéputé·es inter­vient plus d’un mois après l’inscription de l’interruption volon­taire de gros­sesse (IVG) dans la Constitution fran­çaise. Le pré­sident fran­çais Emmanuel Macron s’est lui-​même pro­non­cé pour une inclu­sion de la “liber­té de recou­rir” à l’avortement dans la Charte des droits fon­da­men­taux de l’UE, où selon lui “plus rien n’est acquis et tout est à défendre”.

Lors de la séance de vote jeu­di, l’eurodéputée fran­çaise Manon Aubry (The Left) a fus­ti­gé “les attaques de l’extrême droite et des réac­tion­naires”. “Non, le droit à l’avortement n’est pas une ques­tion de point de vue, c’est un droit humain. Non, le droit à l’avortement n’est pas un sujet de contro­verse. C’est une liber­té fon­da­men­tale. Non, le droit à l’avortement ne tue pas, au contraire il sauve des vies”, a‑t-​elle déclaré.

Un droit res­treint dans l'UE

Le Parlement euro­péen sou­haite que l'article 3 de la Charte soit modi­fié pour sti­pu­ler que “toute per­sonne a le droit à l’autonomie phy­sique, à un accès libre, infor­mé, com­plet et uni­ver­sel aux droits sexuels et géné­siques et à tous les ser­vices de san­té connexes sans dis­cri­mi­na­tion, y com­pris l’accès à un avor­te­ment sûr et légal”.

La Charte des droits fon­da­men­taux de l’UE, pro­cla­mée en décembre 2020, a la même valeur juri­dique que les trai­tés, et toute révi­sion néces­site l’unanimité des États membres. Or, le droit à l’IVG est res­treint dans plu­sieurs pays de l’UE.

En Pologne, pays de tra­di­tion catho­lique, l’IVG n’est auto­ri­sée qu’en cas de viol ou d’inceste, ou lorsque la vie de la mère est en dan­ger. À Malte, où l’avortement res­tait illé­gal en toute cir­cons­tance, la légis­la­tion a été assou­plie en juin 2023, mais l’avortement n’est auto­ri­sé que dans le seul cas où la vie de la mère est en dan­ger et où le fœtus n’est pas viable.

À lire aus­si I Un 4 mars pour l’Histoire : le Congrès adopte l’inscription de l’IVG dans la Constitution à une écra­sante majorité

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