Avant les élections législatives du 25 septembre, Giorgia Meloni, cheffe de file du parti d'extrême droite Fratelli d'Italia (FDI), et leader de la coalition de droite est en tête des intentions de vote.
Une ascension inquiétante, qui cristallise l'avènement de l'extrême-droite en Europe. Au coude-à-coude avec le Parti démocrate de centre-gauche, le parti d'extrême droite Fratelli d'Italia (FDI) détient environ 24,3% des intentions de vote aux législatives anticipées selon l'institut Demopolis. La leader de la coalition de droite – qui regroupe également la Ligue de Matteo Salvini et les partisans de Silvio Berlusconi de Forza Italia – Giorgia Meloni, est bien placée pour remporter les législatives du 25 septembre. Elle deviendrait alors la première femme à la tête du gouvernement italien.
Elle s'est imposée comme leader d'un mouvement aux convictions post-fascistes, qu'elle tente de banaliser. L'opération séduction se traduit notamment par une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, et traduite en trois langues (français, anglais et espagnol), mercredi 10 août. « Depuis plusieurs jours, je lis des articles dans la presse internationale sur les prochaines élections qui donneront à l’Italie un nouveau gouvernement, dans lequel je suis décrite comme un danger pour la démocratie, pour la stabilité italienne, européenne et internationale », confie t‑elle à la caméra. Avant de se défendre en assurant qu'« il y a plusieurs décennies que la droite italienne a relégué le fascisme à l’histoire ».
Un programme ultra-conservateur
Depuis la création de FDI en 2012, Giorgia Meloni est parvenue à fédérer les Italien·nes, déçu·es des législations européennes, de la récente flambée des prix avec la guerre en Ukraine ou inquiet·ètes du vieillissement de la population. À l’été 2022, au cours d’un meeting du parti espagnol d’extrême droite Vox, elle flagellait « le lobby LGBT », l’immigration ainsi que les violences jihadistes. En outre, le FDI veut repenser les traités européens pour que le pays reprenne le contrôle de son destin.
Giorgia Meloni, 45 ans, qui a débuté dans les années 90, s'est engagée dans des associations étudiantes d'ultra-droite dès l'âge de 15 ans. En 2006, elle devient députée et vice-présidente de la chambre. Deux ans plus tard, elle est nommée ministre de la Jeunesse dans le gouvernement Berlusconi. Dans une Italie encore soumise à un machisme décomplexé, elle a été sujette à de nombreuses critiques sexistes. Ainsi, en 2019, Guido Bertolaso, l'ancien directeur de la Protection civile italienne, lui assurait qu'elle ferait mieux de se consacrer à son rôle de maman. « Je suis Giorgia, je suis une femme, je suis une mère, je suis italienne, je suis chrétienne », affirmera t‑elle en guise de réponse en 2019, lors d'un discours à Rome.