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Marina Ovsyannikova à la sortie du tribunal, le 16 mars. ©Capture d'écran Facebook

Guerre en Ukraine : la jour­na­liste dis­si­dente Marina Ovsyannikova a fui la Russie

La jour­na­liste russe était assi­gnée à rési­dence depuis août, après avoir pris une nou­velle fois posi­tion publi­que­ment contre l’offensive russe en Ukraine.

La jour­na­liste russe anti-​guerre Marina Ovsyannikova a bien quit­té la Russie avec sa fille, a rap­por­té son avo­cat Dmitry Zakhvatov, ce lun­di 17 octobre. Ce der­nier a indi­qué à l’AFP qu’elles seraient actuel­le­ment en Europe, sans en pré­ci­ser davan­tage sur le lieu où elles se trouvent. « Elles vont bien, elles attendent de pou­voir s’exprimer publi­que­ment, mais pour l’instant, ce n’est pas sûr », a assu­ré l’avocat.

Une décla­ra­tion qui confirme les soup­çons de fuite depuis qu’un avis de recherche avait été émis par les auto­ri­tés russes, il y a deux semaines. « Ovsyannikova a quit­té la Russie avec sa fille quelques heures après avoir quit­té l’appartement où elle était assi­gnée à rési­dence », a indi­qué Me Zakhvatov.

Assignée à rési­dence depuis août

Elle s’était fait mon­dia­le­ment connaître pour avoir bran­di en mars une pan­carte contre la guerre en Ukraine en plein jour­nal télé­vi­sé sur la puis­sante chaîne télé­vi­sée russe Perviy Kanal. Après cette contes­ta­tion en direct à la télé, Marina Ovsyannikova avait été sim­ple­ment condam­née à une amende de 30 000 roubles (243 euros). Une peine jugée légère pour les observateur·rices, au regard des sen­tences sévères d'ordinairement infli­gée par les juges russes. 

En Ukraine notam­ment, beau­coup doutent du véri­table divorce de Marina Ovsiannikova avec le Kremlin. Certain·es soup­çonnent une trom­pe­rie et laissent même entendre que ses actes anti-​guerre pour­raient être télé­gui­dés par Moscou, pour faire croire que la liber­té d’expression sub­siste encore dans le pays. « Les Ukrainiens pensent que je suis une espionne russe. Les Russes disent que je suis à la solde des Britanniques. C'est absurde », soupirait-​elle auprès des Échos en juin dernier.

Lire aus­si I Paris : une ving­taine de militant·es et intellectuel·les demandent d’afficher le por­trait de Marina Ovsyannikova sur la façade de l’Hôtel de Ville

Ce n’est pas la pre­mière fois que la jour­na­liste quitte la Russie. Après avoir éco­pé d’une amende pour avoir bran­di cette pan­carte en plein direct, elle avait quit­té la Russie pour tra­vailler pour le média alle­mand Die Welt. Elle était ren­trée en juillet pour essayer de conser­ver la garde de ses deux enfants, dans le cadre d'un litige avec son ex-mari. 

Malgré les risques qui pesaient sur elle, Marina Ovsyannikova avait alors conti­nué de condam­ner la guerre et la cen­sure de Moscou. Mi-​juillet, elle bran­dis­sait de nou­veau une pan­carte près du Kremlin cri­ti­quant l'offensive russe. Un acte de résis­tance au régime de Vladimir Poutine pour lequel elle a été incul­pée en août der­nier pour « dif­fu­sion de fausses infor­ma­tions » sur l’armée russe, un crime pas­sible de dix ans de pri­son. Elle était depuis assi­gnée à rési­dence et avait l’interdiction d’utiliser tout moyen de communication.

Lire aus­si I Russie : la jour­na­liste anti-​guerre Marina Ovsyannikova en déten­tion pro­vi­soire et mise en exa­men pour « dif­fu­sion de fausses infor­ma­tions » sur l'armée

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