En Floride, une cour d'appel a confirmé, lundi 15 août, la décision de refuser la demande d'avortement, pourtant légale, d'une orpheline de 16 ans. Une décision qui suscite l'indignation des élu·es démocrates sur Twitter.
« Dans quel monde une personne de 16 ans est trop immature pour se faire avorter mais assez mature pour porter et élever un enfant ? », questionne sur Twitter l'élue démocrate de l'Ohio Joyce Beatty, mercredi 17 août. Désignée par le pseudonyme « Jane Doe 22‑B », pour conserver son anonymat, une adolescente orpheline s'est vu refuser sa demande d'avortement. Les juges d'une cour d'appel de Floride ont estimé, lundi 15 août, qu'elle n'était pas « assez mature pour décider de mettre un terme à sa grossesse » rapporte USA Today News. Venant là confirmer le jugement prononcé en première instance, de la juge Jennifer Frydrychowicz, du comté d'Escambia.
Dans l'État de Floride, avorter est légalement possible jusqu'à la 15e semaine de grossesse. « Jane Doe 22‑B » était enceinte de seulement dix semaines lorsqu'elle a formulé sa requête d'une IVG. La jeune femme n'a pu obtenir le consentement d'au moins un·e de ses parent·es, tous·tes deux décédé·es, condition requise par la législation en vigueur de Floride. Une décision judiciaire hautement fustigé par les élu·es démocrates sur Twitter.
« Un exemple dangereux »
Sur les réseaux sociaux, une flopée d'internautes soulignent l'incohérence du jugement et blâment la dérive ultra-conservatrice de cet État du sud-est des États-Unis. « C'est un exemple dangereux et terrifiant de la guerre faite aux femmes par la Floride », s'indigne sur Twitter mercredi 17 août, l'élue démocrate Lois Frankel, arguant que la décision est « inacceptable ». En outre, la politicienne appelle à « combattre pour la santé, la sécurité et la liberté des femmes ».
Deux mois après le revirement histoire de la Cour suprême américaine, révoquant la garantie constitutionnelle au droit à l'avortement instauré par l'arrêt « Roe v. Wade » en 1973, les États américains légifèrent librement sur les conditions abortives. Dans un pays où les taux de grossesse chez les adolescentes sont parmi les plus élevés des pays développés, l’entrave aux droits reproductifs pèse ostensiblement.
La loi "abstinence-only" de 1996 n'autorisait les financements fédéraux qu'aux cours d'éducation sexuelle promouvant l'abstinence. L'éducation sexuelle basée sur l'abstinence jusqu'au mariage, malgré le panel d'informations sur la contraception, s'est révélée hautement inefficace voire nocive selon le Guttmacher Institute.
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