Au moins 2 900 personnes ont péri dans le puissant séisme qui a frappé le sud-ouest marocain vendredi soir. Parmi elles, une majorité vient des villages escarpés des montagnes du Haut-Atlas, où les populations vivaient déjà dans l’extrême pauvreté. Décryptage avec Béatrice Lecestre-Rollier, anthropologue, spécialiste du Haut Atlas marocain.
Les images qui nous inondent depuis vendredi soir témoignent toute de la même désolation : des tonnes de gravats, des villages presque rayés de la carte, des maisons couleur sable, faites de terre et d’argile, complètement éventrées, des habitant·es cherchant inlassablement des survivant·es sous les décombres et d’autres pleurant leur mort·es. Le puissant séisme de magnitude 7, qui a frappé le sud-ouest marocain vendredi soir, a fait plus de 2 900 victimes et plus de 5 500 blessé·es, selon le dernier bilan.
Surtout, le tremblement de terre a touché des terres déjà pauvres et démunies, isolées dans les montagnes du Haut Atlas. Il a rappelé avec violence que le Maroc a deux visages. Celui des villes, prisées des occidentaux·ales.[…]