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© Franck

Espagne : un homme condam­né à un an de pri­son pour avoir giflé sa femme sur TikTok

Ce lun­di, le tri­bu­nal d'une ville du nord de l'Espagne a condam­né un homme, qui a giflé sa femme en direct sur TikTok, à un an de pri­son et « à une mesure de trois ans d’éloignement de la vic­time » alors que la femme n'a pas por­té plainte.

Dans un arrêt ren­du public lun­di 27 février, le tri­bu­nal de la ville de Soria, dans le nord de l’Espagne, a condam­né un homme à un an de pri­son pour avoir giflé sa femme en direct sur TikTok. Un juge­ment rare étant don­né que la vic­time n’a pas sou­hai­té por­ter plainte. Le tri­bu­nal a esti­mé que l’accusé était cou­pable de « mal­trai­tance et de vio­lence envers les femmes ». Le tri­bu­nal a éga­le­ment condam­né l’accusé à « une mesure de trois ans d’éloignement de la vic­time et une inter­dic­tion de com­mu­ni­quer avec elle, assor­tie d’une inter­dic­tion de trois ans de pos­sé­der une arme », selon Libération.

Les faits se sont dérou­lés dans la nuit du 27 au 28 jan­vier der­nier dans la ville de Soria. Stéphanie1 par­ti­ci­pait à un « bat­tle » en direct sur TikTok avec trois amis devant une audience vir­tuelle de plu­sieurs mil­liers de per­sonnes lorsqu'elle a reçu une gifle de son mari. Le geste était si violent que sa tête a pivo­té et ses che­veux ont volé. La vic­time a éga­le­ment eu les larmes aux yeux, sou­ligne le tri­bu­nal dans sa déci­sion, rap­por­tée par le quotidien. 

« L’accusé, de manière publique et notoire, devant des mil­liers de per­sonnes, a agres­sé son épouse, avec l’intention de por­ter atteinte à son inté­gri­té phy­sique et de l’humilier en public. S’il n’a pas pro­vo­qué de bles­sure, il s’agit bien d’un cas de mal­trai­tance évident et réel », a esti­mé le tri­bu­nal, avant que la magis­trate ne rap­pelle que « le dépôt de plainte de la vic­time n’est pas néces­saire et la sanc­tion peut être pro­non­cée dès que les faits sont constatés ».

Le consen­te­ment de la victime 

Lors du pro­cès, l'accusé avait refu­sé de répondre aux ques­tions et Stéphanie l'avait, elle, défen­du. La magis­trate a alors tenu à rap­pe­ler que « cette simple retrans­mis­sion en direct de la gifle a suf­fi pour que les pou­voirs publics déploient le pro­to­cole de pro­tec­tion de la vic­time, qu’elle se recon­naisse ou non comme telle ». Et que le consen­te­ment de la vic­time aux vio­lences ne change pas la teneur du juge­ment. En effet, « dans les délits de vio­lence contre les femmes, comme dans tous les délits de bles­sures graves, le consen­te­ment de la per­sonne agres­sée est sans impor­tance et la sanc­tion s’applique dans tous les cas », a pré­ci­sé le tri­bu­nal selon Libération.

Depuis une ving­taine d’années, l’Espagne a fait de la lutte contre les vio­lences conju­gales et de genre une prio­ri­té. En 2004, son Parlement avait adop­té la pre­mière loi en Europe fai­sant du sexe de la vic­time une cir­cons­tance aggra­vante en cas d’agression, d'après le jour­nal quo­ti­dien. Le pays a aus­si ouvert des juri­dic­tions spé­cia­li­sées en matière de vio­lences de genre. Et le 8 février der­nier, l'Espagne a adop­té le pro­jet de loi « trans », per­met­tant de chan­ger admi­nis­tra­ti­ve­ment de genre dès 16 ans. 

À lire aus­si I En Espagne, l'obligation d'un consen­te­ment expli­cite défi­ni­ti­ve­ment ins­crite dans la loi

  1. le pré­nom a été modi­fié[]
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