Aux États-Unis, au moins 12 millions de personnes devront changer de travail, en raison des nouvelles technologies, selon un rapport du McKinsey Global Institute. Et les travailleuses ont 1,5 fois de plus de chance d'être touchées que les travailleurs.
L'intelligence artificielle (IA) fascine. Son utilisation pourrait révolutionner le futur dans de nombreux domaines. Mais la facilité et la rapidité avec lesquelles elle effectue certaines tâches signifie aussi la disparition de certains emplois… au détriment des femmes.
Selon un rapport publié fin juillet par le McKinsey Global Institute, une déclinaison du cabinet McKinsey dédiée à l'élaboration de documents sur le monde économique, au moins 12 millions de personnes devront changer de travail, en raison des nouvelles technologies, aux États-Unis. Et les travailleuses ont 1,5 fois plus de chance d'être touchées que les travailleurs.
Les femmes occupent en moyenne les postes les moins bien rémunérés, comme ceux de secrétaire, réceptionniste, assistante ou dans le service à la clientèle, note le rapport. Des emplois plus sujets à disparaître avec le développement de l'IA et l'automatisation des activités : près de 5,7 millions de jobs dans ces domaines seraient concernés.
Les personnes racisées également plus touchées
En plus des femmes, ce sont également les personnes racisées qui seraient les plus touchées aux États-Unis, car occupant des postes dans le service à la clientèle, la restauration et l'industrie.
Par ailleurs, ce sont 1/3 des heures travaillées sur le sol américain qui pourraient être automatisées d'ici à 2030. Une tendance déjà en cours, accélérée par le développement de l'intelligence artificielle.
Dans les colonnes du Parisien, Antonio Casilli, sociologue spécialisé dans les usages du numérique à Polytechnique, estime cependant que le risque de voir la société française bouleversée par les IA est « moindre car le marché du travail est différent ». « En rétablissant un équilibre dans le monde du travail, les discriminations de genre pourraient s’amoindrir », estime-t-il, car les travailleuses pourraient profiter de la perte d'emplois sous-payés ou à temps partiel pour se former et accéder à d'autres professions. Une légère note d'espoir.