Avec 26% des voix, Fratelli d'Italia devient la première force politique dans le pays et assujettit les deux autres partis de sa coalition, avec seulement 9% pour Forza Italia et 8% pour la Ligue. La coalition de gauche n'atteint pas les 27%.
Avec 44% des voix, la coalition dite « de centre droit » et composée de Fratelli d'Italia, Forza Italia et de la Ligue rafle les élections législatives d'Italie. Selon les résultats annoncés dans la matinée du 26 septembre, la leader de Fratelli d'Italia, Giorgia Meloni, est la grande gagnante du scrutin de dimanche. Un « triomphe » pour le parti qui revendique son héritage mussolinien, admet le journal de centre-gauche La Repubblica. Des « élections historiques, pour la première fois, un parti post-fasciste conduira le gouvernement italien », commente le journal de gauche La Stampa.
En obtenant 26% des voix, loin devant le Forza Italia (9%) et la Ligue (8%), Giorgia Meloni « a canibalisé » Silvio Berlusconi et Matteo Salvini, observe le Corriere della sera, situé à droite. Quant à Il Foglio, journal proche de la droite berlusconienne, « la ruine et les verroux » induits par la victoire de Giorgia Meloni promettent un pays désormais dirigé sur « le modèle Trump, le modèle Orbán, le modèle Le Pen, le modèle Vox ». C'est-à-dire un projet politique profondément conservateur, voire anti-démocratique, populiste, anti-immigration, revendiquant son affiliation chrétienne et agitant la menace d'un recul sur les droits des femmes.
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Il y a une autre grande gagnante de ces élections, où les Italien·nes étaient invité·es à renouveler l'ensemble de l'Assemblée et une partie du Sénat : il s'agit de l'absention, qui a cumulé à 36,06%, contre 26,17% lors des précédentes élections législatives de 2018. Une hausse de 10 points, qui rend cette élection historique en termes de baisse de la participation, notamment en Emilie-Romagne, région traditionnellement à gauche.
Gifle pour la gauche
Car c'est là l'autre enseignement de ce tremblement de terre électoral : avec seulement 26% des voix, la coalition de centre gauche a échoué à ramener les électeur·rices dans les urnes. Une gifle pour Enrico Letta, leader du Parti démocrate (18,98%), qui s'était érigé en digue contre l'extrême-droite de Giorgia Meloni. De son côté, le Mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo résiste, avec un score de 15%.
Autre élément important : chacun des journaux cités ci-dessus placent dans leurs gros titres les réactions venues de la France face à ces résultats. D'un côté, l'alarme sonnée par notre première ministre Elisabeth Borne, qui, ce matin, a indiqué que la France sera « attentive au respect des droits humains » et plus particulièrement « sur l'avortement » en Italie. De l'autre, « l'exultation » de Marine Le Pen, qui a félicité « Giorgia Meloni et Matteo Salvini [alors que celui-ci ne récolte que 8% des voix, ndlr] pour avoir résisté aux menaces d'une Union européenne arrogante et anti-démocratique en obtenant cette grande victoire. » « Le peuple italien a décidé de prendre en main son destin en élisant un gouvernement patriotique et souverainiste », a ajouté la leader du Rassemblement national.
Giorgia Meloni est désormais quasi assurée de devenir Première ministre du pays, et par là-même, la première femme à gouverner le pays. Charge désormais au président de la République, Sergio Mattarella, d'entamer les consultations sur la nomination du / de la nouveau·elle chef·fe du gouvernement. Il lui faudra pour cela rencontrer les président·es des deux chambres, les chef·fes des principaux partis et des groupes parlementaires. La nomination du / de la futur·e Premier·ère ministre n'est pas attendue avant le 27 octobre.