Grâce à un cortège placé sous le thème de la force des femmes noires, l’école de samba Viradouro a été sacrée championne du carnaval de Rio de Janeiro.
Un troisième titre (après ceux de 1997 et 2020) salué par une explosion de joie à Niteroi, en face de Rio, où est installée l’école de samba Viradouro fondée en 1946. Cette école a été sacrée championne du carnaval de Rio de Janeiro, mercredi 14 février, avec son défilé rendant hommage à la force des femmes noires à travers le mythe d’un serpent sacré du Bénin.
Viradouro a fait la course en tête de la compétition de bout en bout, alors que les notes des jurés ont été égrenées une à une pendant plus d’une heure, lors d’une cérémonie diffusée en direct par TV Globo, la chaîne la plus regardée du Brésil.
Culte d'un serpent sacré du Bénin
Elle était la dernière des douze formations à défiler, quand le soleil commençait à se lever, mardi 13 février, après deux nuits d’un spectacle grandiose au sambodrome Marquês de Sapucai, enceinte aux 70 000 places créée il y a quarante ans par l’architecte Oscar Niemeyer.
La grande championne de cette édition du carnaval a marqué les esprits dès le début du défilé, quand un énorme serpent articulé couleur vermeil a rampé comme par magie entre les danseurs. Le thème du défilé était le culte d’un serpent sacré vénéré par les guerrières Mino, qui défendaient le royaume Dahomey, où se trouve le Bénin aujourd’hui, d’où sont parti·es de nombreux esclaves envoyé·es de force au Brésil.
Viradouro a par la même occasion rendu hommage aux femmes afro-brésiliennes, dans un pays encore frappé de plein fouet par le racisme, même si 56 % de la population est noire ou métisse.
Une édition marquée par les hommages
La deuxième place du classement revient à l’école Imperatriz Leopoldinense, déjà championne l’an dernier, qui a évoqué le thème de la chance et du hasard à travers l’histoire d’une gitane.
Cette année, plusieurs écoles ont décidé de rendre hommage à des héro·ïnes afro-brésilien·nes ou aux peuples indigènes, comme Salgueiro, classée quatrième avec un défilé sur le drame des Yanomami, qui font face à une grave crise humanitaire causée par les incursions d'orpailleurs illégaux en Amazonie.
Lire aussi I Au Brésil, les Rio girls à l'assaut du funk