Donné perdant aux élections législatives de mi-mandat, le parti démocrate de Joe Biden entend utiliser la colère suscitée par le recul sur l’IVG pour conserver sa majorité dans les deux chambres du Congrès. Assez pour renverser la vapeur ?
« Ils ne connaissent rien au pouvoir des femmes, mais ils sont sur le point de le découvrir. » Ce vendredi 8 juillet, un Joe Biden visiblement remonté adresse une mise en garde aux républicains. Deux semaines plus tôt, la Cour suprême, dominée par des juges conservateur·trices, avait décidé de révoquer l’arrêt Roe vs Wade – qui, en 1973, avait fait de l’accès à l’avortement un droit protégé par la Constitution –, renvoyant aux États fédérés la possibilité de fixer leur propre politique en la matière. Un coup de tonnerre : jamais la haute cour, dont les jugements s’imposent à tout le pays sans option de recours, n’était revenue de la sorte sur un droit acquis depuis des décennies. « Pour l’amour de Dieu, il y a une élection en novembre. Votez, votez, votez, votez », a poursuivi le président américain. Ce scrutin, ce sont les midterms, ou élections de mi-mandat. Organisées le mardi 8 novembre, elles conduiront, entre autres, au renouvellement intégral des 435 sièges de la Chambre des représentant·es et d’environ un tiers du Sénat (34 sièges).
Plombé·es par une inflation record et par le manque de popularité du président, les démocrates, qui disposent d’une majorité étroite dans les deux chambres, s’attendaient à les perdre. Mais, depuis la mise à mort de « Roe », le[…]